L'objectif de ce salon est de réunir les professionnels et de débattre des contraintes de leurs métiers 300 promoteurs immobiliers sont attendus pour y prendre part. Très attendu aussi bien par les professionnels que par le grand public, un Salon international pour la promotion immobilière aura lieu en Algérie. Selon les responsables de la boîte SPP Communication organisatrice de l'événement, la 1ère édition de ce salon aura lieu du 8 au 11 février prochain au Palais des expositions de la Safex, à Alger. Pour cette première édition qui sera parrainée par le ministère de l'Habitat, quelque 300 promoteurs immobiliers sont invités à y prendre part. Bien d'autres acteurs, tels que des institutions professionnelles maîtres d'ouvrages, concepteurs, investisseurs et banques y seront aussi présents. Des experts étrangers dans le domaine de l'immobilier seront aussi de la partie. A côté des exposants, un riche programme incluant des conférences plénières, des zones dédiées aux discussions d'affaires, sera dans l'attente des visiteurs. Les objectifs arrêtés pour ce salon, d'après Allouche Naïma,chargée de communication de la boîte SPP, sont nombreux. Entre autres, de réunir les professionnels immobiliers et leur permettre de se connaître, de débattre des contraintes du métier et proposer des solutions, d'éclairer les citoyens quant au métier de promoteur immobilier et les informer des nouveautés introduites dans ce secteur, etc. Interrogée par ailleurs sur l'invitation de 300 promoteurs immobiliers uniquement sachant que le nombre de ces derniers est de 3000 à l'échelle nationale, Mme Allouche dira que cela a été fait exprès. «C'est une première édition, donc c'est une édition d'expérimentation. Le salon grandira au fil des années et des éditions. Tous les promoteurs seront les bienvenus dans les prochaines éditions», a-t-elle rassuré. Sur le pourquoi de la tenue d'un tel salon pour l'immobilier en ce moment, la chargée de communication de SPP répondra que la tenue de ce salon en réalité s'est imposée d'elle-même, au vu de l'anarchie dans laquelle règne ce secteur. Les clients doivent être éclairés par rapport à la question. L'anarchie caractérisant le secteur de l'immobilier en Algérie, faut-il le souligner, n'échappe pas aux pouvoirs publics. Selon les professionnels, cette anarchie inquiète les pouvoirs publics avant qu'elle ne les inquiète eux-mêmes. Le domaine de la promotion immobilière est devenu le terrain propice pour les courtiers et les arnaqueurs, ainsi que les «fugitifs» du fisc. Abdelhakim Aouidat, président de la Fédération nationale des agents immobiliers, a brossé récemment lors d'un forum organisé par le journal arabophone El Mihouar, un tableau des plus noirs par rapport au domaine. «Le marché de l'immobilier échappe totalement aux contrôle des pouvoirs publics. Les agents immobiliers agréés ne peuvent rien face à la situation». «Toutes les transactions ou presque se déroulent dans des cafétérias et sur les placettes publiques.» Cet état de fait cause d'énormes préjudices au minimum à trois parties: les clients, les agents immobiliers et l'Etat. A cause de cette anarchie et l'absence de contrôle de la part de l'Etat pour ce marché, le prix de l'immobilier en Algérie, est l'un des plus chers au monde. Les agents immobiliers ne pouvant faire quoi que ce soit, la moitié d'entre eux ont quitté le métier. «Sur 6000 agents immobiliers, plus de 3000 se sont évaporés dans la nature.» Pour l'Etat, c'est une véritable fortune qui échappe au Trésor public, a-t-il indiqué. A ces victimes, il faut ajouter une autre, s'accordent à dire les architectes. En laissant le champ libre aux promoteurs immobiliers, le parc immobilier en Algérie a été littéralement massacré. En effet, font-ils remarquer, l'aspect esthétique et homogène des villes est complètement négligé par ces promoteurs. Le ministère de l'Habitat, qui a pris tardivement conscience de cela, a tenté récemment de remédier à la situation, en appelant les agents immobiliers à se rapprocher des services du ministère de l'Habitat pour se mettre en conformité.