Une nouvelle fois, le cinéma algérien a brillé par son absence, en ne récoltant aucun prix au dernier Festival international du Caire en Egypte. Présent pourtant avec les oeuvres de deux réalisateurs Karim Traïdia et Hamid Benamra représentant le cinéma algérien au 38e Festival international du film du Caire qui s'est déroulé du 15 au 24 novembre dans la capitale égyptienne. L'Algérie était présente avec un seul long métrage sorti en 2015, Chronique de mon village de Karim Traïdia. Le film relate une enfance vécue pendant la guerre de Libération nationale et retraçant la construction de l'identité de l'Algérie indépendante. L'oeuvre de Karim Traïdia était en compétition avec Un jour pour une femme de l'Egyptienne Kamla Abou Zekri, Parfait étranger de l'Italien Paolo Genovese ou encore Quelqu'un à qui parler du Chinois Yulin Liu. Dans la catégorie Horizons du cinéma arabe, le réalisateur Hamid Benamra avait présenté son tout dernier documentaire Hizam, qui est pourtant une immersion dans l'univers purement féminin de la danse orientale arabe. Résultat: aucun de ses films n'a retenu l'intérêt des jurys, qui ont décerné des prix à des cinéastes arabes, qui ont déjà fait leurs preuves. Une mention a été accordée au film Notion de suicide d'Eman El-Naggar (Egypte), une mention spéciale a été accordée également au film Barakah rencontre Barakah du réalisateur saoudien Mahmoud Sabbagh. Le film représente l'Arabie saoudite à la course aux Oscars 2016. Un Prix spécial du jury avec une dotation de 50.000 livres égyptiennes a été accordé au film syrien de Mohamad Abdulaziz, alors que le Grand Prix du cinéma arabe accordé par le Festival du Caire a été offert au film tunisien Zizou de Ferid Boughedir avec une dotation de 75.000 livres égyptiennes. C'est ainsi que le cinéma algérien est reparti bredouille, alors que les cinémas tunisien et marocain ont été consacrés par le plus grand festival du cinéma du Monde arabe. A quoi bon participer à des festivals quand on sait d'avance que le résultat sera négatif? Qui choisit les films algériens pour représenter l'Algérie dans les festivals? Au moment où la mission de l'Aarc est presque terminée, le producteur du film de Karim Traïdia s'en va faire pour la cinquième fois à Amman la promotion du cinéma algérien moribond et n'accompagne pas les films algériens dans les festivals arabes. Certains réalisateurs font de leur mieux pour être sélectionnés dans les festivals et quand ils sont sur place ils sont livrés à eux-mêmes dans cet univers de lobbying et de magouille. L'Algérie est en retard en matière de cinéma mais aussi en matière de présence dans les coulisses des festivals. [email protected]