Les délégués des archs étaient, hier, au rendez-vous commémoratif de l'assassinat du jeune Bettar Yacine, survenu le 21 mars 2002 en face de la Gendarmerie de Chemini. Parents, amis et membres des archs ont pris part à la marche grandiose qui s'est ébranlée à 9 heures du village Ayalen vers le chef-lieu de la commune de Souk Oufella, pour s'achever par un dépôt de gerbes de fleurs sur la tombe du défunt. La collation qui a eu lieu au CEM de la commune a été suivie par une prise de parole devant une assistance fort nombreuse, venue non seulement commémorer l'événement, mais aussi écouter ses délégués s'exprimer sur les acquis du dialogue. Intervenant au lendemain du rejet des députés, de la proposition d'inscrire sur la liste des fêtes nationales légales de la journée de Yennayer, jour de l'An berbère, fêté annuellement le 12 janvier, les délégués n'ont pas manqué de s'exprimer sur ce sujet. Belaïd Abrika, Mohamed Igutoutène, et Farès Oudjedi persistent et signent: «L'Etat algérien a consacré politiquement la journée de Yennayer comme fête légale». Les intervenants ne désespèrent pas de voir prochainement Yennayer faire «l'objet d'un projet de loi qui sera présenté à l'APN». Plus encore on parle même d'un «décret ou d'une ordonnance allant dans ce sens». Pour mieux convaincre, les délégués des archs expliquent que «le rejet n'est que pour un amendement d'un parti politique qui a noyé la journée de Yennayer dans d'autres, à savoir le 22 mars, le 8 mars et le 24 février» et de s'interroger sur «les desseins qui se cachent derrière ces amendements du PT». Pour Belaïd Abrika que nous avons rencontré à Souk Oufella, la non-inscription du 12 janvier comme fête nationale émane d'indus élus de l'APW qui ne savent même pas comment fonctionne la République. Il s'agit d'un texte de loi concernant la suppression du 19 Juin comme fête nationale. L'accord concernant la journée de Yennayer est récent, donc il fera l'objet d'un projet d'amendement du texte retenu avant-hier. «En fait, ajoute Abrika qu'est-ce qui a permis à cette formation politique, qui siège depuis des années à l'Assemblée de poser cette revendication. C'est une manoeuvre diabolique pour jeter l'amalgame et la confusion au sein de l'opinion publique», conclut-il. Tour à tour, les délégués sont revenus sur les différents acquis du dialogue en invitant les citoyens concernés par la défiscalisation et les indemnisations à constituer les dossiers et à les présenter au niveau de la permanence sise à la Maison de la culture de Béjaïa. Abordant la révocation des «indus» élus, les intervenants estiment que «ce n'est qu'une affaire de jours» sur un ton de certitude qui n'était pas pour déplaire à l'assistance. «Même les députés partiront», s'exclame l'un d'entre eux.