Fidel a passé le relais à son frère Raoul Résolument porté sur l'avenir, malgré sa 85ème année fêtée en juin dernier, l'héritier légitime de Fidel a intelligemment brodé sa variante singulière... La question est sur toutes les lèvres. Et elle hante les esprits depuis pas mal de temps. Quel va être la longue marche de Cuba maintenant que le Lider Maximo n'est plus? Malgré son retrait de la vie politique depuis une chute spectaculaire, lors d'un meeting à Cuba, Fidel comme l'appellent affectueusement les millions de fans à travers le monde est resté jusqu'au bout le gardien vigilant de la flamme révolutionnaire qui anime «son» île et affecte le continent sud-américain. La tâche était d'autant plus facile qu'il avait installé aux commandes, dès 2006, son frère Raoul Castro, compagnon d'armes et militant averti. Or, Raoul Castro a engagé une timide mais pragmatique ouverture, un peu politique mais surtout économique, pour desserrer l'étau que l'embargo des Etats Unis, mis en place au lendemain de la crise des missiles en 1962, fait endurer au peuple cubain. Tissant patiemment sa propre toile, il est parvenu à instaurer un dialogue avec le meilleur ennemi de Cuba, les Etats-Unis, et c'est ainsi que le président Barack Obama a mis fin au boycott 86 ans plus tard en se rendant, en mars dernier, à La Havane, visite historique qui ouvre de larges perspectives au tourisme et aux échanges économiques et culturels. Résolument porté sur l'avenir, malgré sa 85ème année fêtée en juin dernier, l'héritier légitime de Fidel a intelligemment brodé sa variante singulière, préparant avec douceur l'après-Fidel que les Cubains ont abordé depuis 2006 déjà, sentant confusément qu'une ère nouvelle a commencé pour eux dans bien des domaines, même si la rigueur du régime semble à peine bouleversée. Icône vivante de la Révolution, Fidel Castro effectuait des apparitions plus destinées à rassurer sur sa présence que sur son état de santé véritable, au gré des visites officielles de dirigeants des pays frères et amis, mais l'événement avait l'amère mixture des recueillements devant les monuments consacrés à défaut d'être sacrés. Fidel Castro a conservé cependant un poids moral que ses «réflexions» périodiques publiées dans les médias cubains rendaient incontournable Aujourd'hui, son ombre ne sera plus dérangeante pour son successeur qui aura ménagé avec constance le grand frère, sacrifiant ses désirs d'aller plus vite, plus fort, plus loin dans la politique d'ouverture mise en branle avec le soutien intéressé de Barack Obama et de l'establishment américain. Cela implique que, désormais, les choses vont s'accélérer davantage, ouvrant des perspectives énormes à la diaspora cubaine, exilée depuis des décennies en Floride, et offrant, surtout, des opportunités aux agences de tourisme américaines qui vont exploiter, au mieux de leurs intérêts, les multiples avantages de la proximité, des atouts géographiques et du faible pouvoir d'achat d'une île paradisiaque à bien des égards. Mais d'autres domaines sont aussi convoités par les multinationales, notamment celui de la santé, très performante à Cuba. L'île va rapidement effacer de son paysage le légendaire uniforme vert olive qui trônait à chaque coin de rue, et même peut-être l'image des sandales et du survêtement aux couleurs de pays amis, Fidel Castro ayant fait son ultime apparition publique lors de son 90ème anniversaire aux côtés de Raoul et de Nicolas Maduro, le président vénézuélien. Apparition prémonitoire, geste d'adieu à un Cuba qui a décidé de changer, bien avant qu'il ne tire sa révérence? Qui sait! Raoul Castro, lui, a pressenti l'immense attente des Cubains, communistes ou simplement «fidélistes», et leur désir de changement. Un désir qui va croître tandis que le régime se prépare inexorablement aux luttes de pouvoir qui ne vont pas manquer de se manifester entre les tenants du dogme castriste et les partisans d'une ouverture synonyme de fin d'une époque et de l' anti-américanisme viscéral. Le rythme et l'ampleur des réformes engagées par Raoul Castro pour accéder à l'économie de marché vont probablement s'intensifier, nourrissant des heurts prévisibles avec les dispositions communistes du Parti, et des affrontements sont à prévoir entre adversaires et tenants de l'Infitah à la cubaine. Mais là où les choses se compliquent, c'est que Raoul Castro a déjà proclamé son départ de la scène politique en 2018. Auquel cas la question qui se pose n'est pas celle de l'après-Fidel mais plutôt de l'après-Raoul... Le président Bouteflika décrète un deuil national de 8 jours «Le président de la République, Abdelaziz, a décrété hier un deuil national de huit jours à compter de demain dimanche suite au décès de l'ancien chef d'Etat cubain, Fidel Castro, indique un communiqué de la présidence de la République.»Le président de la République, Monsieur Abdelaziz Bouteflika, a décrété samedi un deuil national de huit (08) jours sur l'ensemble du territoire national, à compter de dimanche 27 novembre 2016, à la suite du décès de l'ancien chef d'Etat cubain, Fidel Castro Ruz, leader historique de la Révolution cubaine», précise la même source.