Le transfert aux Palestiniens du contrôle sécuritaire de Tulkarem avait été annoncé dimanche. En levant, hier, le principal barrage dans la région de Tulkarem, l'armée israélienne aura marqué le transfert aux Palestiniens du contrôle sécuritaire dans cette partie de la Cisjordanie. Cette mesure intervient, notamment après la décision d'Israël de transférer à l'Autorité palestinienne, la sécurité dans cinq villes de Cisjordanie conformément aux recommandations du sommet israélo-palestinien, tenu le 8 février. A noter que selon ce plan de redéploiement, l'armée israélienne reste à l'extérieur des villes, tout en occupant les abords et des agents de la sécurité palestinienne sont déployés à l'intérieur. Hier donc, des officiers de l'armée israélienne ont ouvert une barrière métallique, appelée porte d'Anab, bloquant la route principale reliant Tulkarem à Naplouse. Cette porte est composée de barrières peintes en jaune de dix mètres de longueur et de deux mètres de hauteur, fixées sur des blocs de béton. L'ouverture de cette porte, située à Anabta, dans la banlieue de Tulkarem, s'inscrit dans le cadre du transfert du contrôle sécuritaire à l'Autorité palestinienne, qui a commencé lundi soir. Le gouverneur de Tulkarem, Ezzedine Al-Charif, a estimé que l'ouverture de cette porte n'était pas «suffisante», exigeant qu'elle soit totalement démantelée. «L'accord stipule le démantèlement total de la porte alors qu'ils n'ont fait que l'ouvrir et cela n'est pas suffisant», a déclaré M.Charif à la presse. Il a toutefois reconnu que l'ouverture de ce barrage faciliterait le déplacement des habitants de Tulkarem vers d'autres régions de Cisjordanie. «Les citoyens peuvent se rendre à Naplouse et à Ramallah par cette porte. Elle facilitera aussi le commerce, car c'est notre passage vers le reste de la Cisjordanie», a-t-il ajouté. Les modalités du transfert du contrôle sécuritaire aux Palestiniens à Tulkarem, où vivent quelque 160.000 Palestiniens, avaient été arrêtées lundi soir, après une série de rencontres entre responsables sécuritaires des deux bords. Aux termes de l'accord conclu avec les Israéliens, les forces de sécurité palestiniennes ont été autorisées à se déployer avec leurs armes «dans toute la région de Tulkarem, à l'exception de trois villages. Il s'agit des villages de Ramin, Alar et Seida où les forces de sécurité palestiniennes seront déployées, «mais sans armes». De plus, le barrage militaire de Kafriyat, situé entre Tulkarem et des villages au sud de la ville, sera maintenu mais autorisera le passage des Palestiniens «24 heures sur 24». Le barrage de Taybeh, au sud-ouest de Tulkarem, qui contrôle l'accès au territoire israélien a également été maintenu. La délégation palestinienne aux réunions sécuritaires était conduite par le général Abou Fachi alors que le colonel Tamir Heyman, commandant des forces israéliennes dans la région, a présidé la délégation israélienne. Le transfert aux Palestiniens du contrôle sécuritaire de Tulkarem avait été annoncé dimanche par le ministre israélien de la Défense, Shaoul Mofaz.