Pas de répit chez le vieux parti Ce congrès qui rassemblera près de 1000 délégués aura lieu les 21, 22 et 23 décembre prochains à Boumerdès. Les choses bougent sérieusement au FLN. L'état-major de l'ex-parti unique est de nouveau convoqué. Le secrétaire général Djamel Ould Abbès, a convié tous les cadres du FLN à une rencontre nationale de trois jours qui se tiendra les 21,22 et 23 décembre à Boumerdès. «On annonce une grande rencontre puisque les membres du comité central, les deux groupes parlementaires et les mouhafedhs ainsi que 10 représentants de chaque mouhafadha sont invités», avons-nous appris auprès de plusieurs cadres du parti. La direction de Ould Abbès a déjà instruit ses responsables au niveau local pour prendre les dispositions nécessaires et préparer les délégations. Selon une source proche de la direction, cette rencontre se veut plus grande que celle tenue le 5 octobre dernier à l'hôtel El Aurassi. Quel sera l'objet de cette réunion? Selon notre source, cette rencontre s'étalera sur plusieurs sujets. «Il y aura même des ateliers qui seront consacrés à plusieurs thématiques entre autres les législatives de 2017», a-t-elle indiqué. Or, cette rencontre nationale prend l'allure d'un événement important qui ne dit pas son nom. «Ce conclave prend la forme d'un véritable congrès extraordinaire car sa composante est la même que celle d'un congrès», a affirmé une élue du parti. La même lecture est partagée par de nombreux députés qui ne voient pas l'utilité de convoquer une telle réunion juste pour la forme. «Le secrétaire général a livré sa feuille de route lors de la rencontre qui a réuni tous les responsables et cadres du parti le 5 octobre dernier à l'hôtel El Aurassi», a soutenu un autre député de Jijel sous couvert de l'anonymat. Pour lui, cette rencontre nationale n'est pas fortuite. «Il y aura forcément des nouveautés dans la structure du parti», prévoit-il. Certes, le secrétaire général a exclu, dès sa désignation à la tête du parti, tout changement ou assainissement de la situation, mais la donne a changé. Cette rencontre livre en quelque sorte son arrière-pensée. A en croire des sources proches, des changements et des modifications seront opérés dans les structures du parti jugées trop lourdes, à l'image du comité central qui est composé de 507 membres. «Cette rencontre sera l'occasion pour lui d'opérer des changements dans les structures du parti et de confirmer la confiance des instances comme l'a fait la secrétaire générale du Parti des travailleurs la dernière fois», nous confie notre source qui n'exclut pas la volonté du patron du FLN d'apporter sa touche. Avec les tiraillements qui minent le parti majoritaire, Ould Abbès n'aura pas le choix que de procéder à l'assainissement de la situation d'une manière indirecte pour ne pas réveiller les démons de la contestation à la veille du double rendez-vous électoral de 2017. Le dernier scénario du clash à l'APN entre le président de l'APN, Larbi Ould Khelifa et le chef du groupe parlementaire Mohamed Djemai a livré une partie de l'iceberg sur les luttes intestines qui rongent la maison FLN. Ce n'est plus un secret de Polichinelle. Le conflit d'intérêts mine sérieusement le parti, en particulier au sein du carré des députés. Jamais un tel incident ne s'est produit au sein du groupe parlementaire du FLN. Certes, il y avait des scissions à l'intérieur, mais pas au point d'arriver à une confrontation directe avec le président de l'APN qui est le troisième homme politique de l'Etat. Le passe d'armes enregistrée mardi, puis mercredi donne le signe d'un vrai malaise au sein du FLN. Selon nos sources, dans les coulisses le conflit a pris la forme d'une crise sans précédent. «Le président de l'APN aurait été contacté par Ahmed Boumahdi, lequel l'a violemment attaqué pour prendre la défense du clan de Djemai», avance notre source qui précise que Ould Khelifa a fait tout un rapport au secrétaire général. Notre source nous confie qu'une tentative de retrait de confiance de Ould Abbès aurait été menée par certains députés proches de l'ancien SG vu qu'ils ont peur pour leur avenir. «Saddek Bouguettaya, Ahmed Boumahdi, Nacer Latrach, Boulegane Brahim Mohamed Djemai et Lyes Saädi voulaient collecter des signatures pour retirer la confiance à Ould Abbès avant qu'il ne les écarte des instances du parti», confie notre source. Devant cet état de fait, le chef de file doit agir en pompier pour étouffer toute éventuelle crise qui risque d'affaiblir le parti surtout à quelques mois seulement des législatives. Notre source soutient que des changements seront opérés au courant de cette semaine ou lors de la rencontre nationale pour écarter des membres du bureau politique et le chef du groupe parlementaire. La même source a fait savoir qu'une direction nationale de transition qui sera chapeautée par Ould Abbès sera probablement mise en place lors de cette rencontre, laquelle aura plus de prérogatives que le bureau politique ou le comité central. «Ould Abbès qui subit des pressions de différentes parties pour assainir la situation au sein de la formation ne tardera pas à passer à l'action pour sauver sa peau», nous dit-on. Attendons pour voir!