Il s'agit d'intégrer des partenaires ou des segments localisés au Sud dans un projet commun de croissance sur les marchés européens et africains. Au-delà de la coopération avec l'Afrique, c'est aussi un nouveau modèle de partenariat économique gagnant-gagnant entre les deux rives de la Méditerranée qui est en vue pour l'Algérie. A l'invitation du Forum des chefs d'entreprise, le président d'Ipemed, Jean-Louis Guigou, a prévu d'intervenir lors d'un atelier sur la coproduction, aux côtés de Constant Nemale et de Chérif Rahmani pour mettre en avant l'attractivité de l'Algérie en tant que destination de l'investissement. L'Ipemed a observé l'émergence de nouvelles dynamiques d'investissement car les entreprises méditerranéennes sont de plus en plus enclines à investir au Sud. Ce nouveau paradigme se met en place en s'appuyant sur les principaux ressorts des pays du sud de la Méditerranée (Psem) que sont la main-d'oeuvre jeune et qualifiée, la présence de partenaires industriels bien installés dans leurs marchés et une base infrastructurelle solide qui continue à se moderniser. Le think tank observe aussi l'accès à des marchés émergents et des régimes politiques en transition tenus d'ériger l'économie en priorité. Dès lors, il ne s'agit plus de conserver au Nord les activités à forte valeur ajoutée et de délocaliser au Sud les activités nécessitant une main-d'oeuvre abondante et bon marché, mais d'associer la main-d'oeuvre qualifiée du Sud, moins onéreuse que celle du Nord, aux activités à forte valeur ajoutée. La même source souligne qu'il ne s'agit pas non plus de remplacer les emplois qualifiés du Nord par des emplois qualifiés au Sud, mais d'intégrer des partenaires ou des segments localisés au Sud dans un projet commun de croissance sur les marchés européens et africains. L'Ipemed a aussi décidé de lancer un Observatoire de la coproduction en Méditerranée afin d'analyser les stratégies industrielles des Psem ainsi que les investissements réalisés par les entreprises du Nord et du Sud et ce, afin de démontrer, étude scientifique à l'appui, que la coproduction est une piste d'avenir. Il est aussi constaté qu'après l'ère de la mondialisation effrénée, un processus de régionalisation de l'économie mondiale se met en place comme en témoignent les accords de coopération régionale (ACR) qui étaient à moins de 10 en 1990 pour monter à 350 en 2012 et ils sont 650 à avoir été recensés en 2015 à l'OMC. Cela démontre que les nations et les entreprises jouent désormais la proximité et la complémentarité et que les entreprises sont à la recherche de nouveaux relais de croissance. Pourtant, celles-ci ne semblent pas tirer leur épingle du jeu dans la compétition globale. Au Sud, le processus d'industrialisation, vecteur de développement, ne s'est pas accéléré. Les enjeux du développement industriel sont négligés par la plupart des pays, alors que, face au taux de chômage endémique, il est urgent que ceux-ci accomplissent leur transition économique et sociale, est-il souligné, ce qui conduit au renforcement de l'intégration économique.