Belkacem Kara du FLN a déploré le recours du gouvernement à l'augmentation de la TVA, qu'il a qualifié de solution facile. Les sénateurs n'ont pas été tendres envers le gouvernement. Les débats sur le texte de la loi de finances 2017 ont été marqués par des interventions critiques. Certes, ils ont dénoncé les lectures pessimistes faites par l'opposition, mais ils n'ont pas épargné le gouvernement. Le sénateur Belkacem Kara du FLN a déploré le recours du gouvernement à l'augmentation de la TVA, qu'il a qualifié bon solution facile. «Le recours du gouvernement à l'élargissement du réservoir fiscal pour la deuxième année consécutive est une solution facile et pénible pour le citoyen qui aura du mal à supporter des éventuelles augmentations», a-t-il affirmé avec regret. Ce dernier estime que le gouvernement a pu éviter cette souffrance aux citoyens en optant pour la collecte de l'argent du fisc et l'introduction de l'impôt sur la fortune. «Selon les chiffres, il y a de la direction des douanes, 2000 milliards de dinars d'impôt impayés», a-t-il rappelé en guise d'argument en ajoutant toutefois que le gouvernement n'est pas ferme dans sa politique de lutte contre l'évasion fiscale. Ce dernier s'est interrogé sur les 400 milliards de dollars injectés pour sauver les entreprises économiques de la fermeture, qui n'a pas donné de résultats probants. De son côté, le sénateur FLN, Madani Houde, a également mis l'accent sur la nécessité de cibler uniquement les couches vulnérables par les subventions. «Il faut créer une carte nationale des nécessiteux», a-t-il plaidé. M.Houde a également plaidé pour la rationalisation des dépenses de l'Etat et la réduction du nombre de festivals et de fêtes qui occasionnent des dépenses supplémentaires. De son côté Ahmed Bouziane, sénateur du tiers présidentiel a soutenu qu'il ne faut pas prêter l'oreille à ceux qui veulent pousser le front social à la révolte. «Nous appelons le gouvernement à protéger les couches sociales, pour qu'elles ne soient pas les seules à subir les effets de la crise», a-t-il affirmé en estimant que ce n'est pas normal que les subventions des produits profitent aux riches au même titre que les couches vulnérables. Ce point a été même soulevé par le sénateur du RND, Mohamed Réda Oussehala qui a souligné l'urgence d'un recensement des nécessiteux qui vont bénéficier des produits subventionnés. «Ce n'est pas normal que les riches bénéficient des produits subventionnés au même titre que les couches vulnérables», a-t-il insisté. Ce dernier a déploré le gel des projets dans le secteur de l'éducation et de la santé ce qui risque d'induire des conséquences néfastes à court terme. Le sénateur du FFS, Moussa Tamartadaza a également évoqué la nécessité de réviser le système de la fiscalité. «Il faut qu'il y ait une volonté politique pour engager une profonde réforme économique, les lois de finances ne doivent pas être conjoncturelles», a-t-il déclaré. Par ailleurs, le ministre des Finances, Hadji Baba Ammi a défendu son texte devant les sénateurs en affirmant qu'il prévoit un recul du déficit budgétaire et envisage des mesures visant à une rationalisation des dépenses et une hausse des recettes dans le contexte d'une baisse importante des recettes des hydrocarbures. M.Baba Ammi a indiqué que le projet de loi qui table sur une hausse de la fiscalité ordinaire et la libération de la dépendance aux recettes pétrolières en vue d'un financement efficace des investissements publics, veille à la «préservation de la qualité du service public et du rythme de la croissance, ainsi qu'à la préservation des postes d'emploi et du pouvoir d'achat des catégories vulnérables». Dans ce cadre, il a rappelé que le gouvernement a tenu à maintenir les dépenses à des «niveaux acceptables» entre 2017 et 2019 dans le cadre d'une vision intégrée et à long terme en fonction du nouveau modèle économique.