Plus d'une quarantaine de membres du Conseil de la nation se sont inscrits sur la liste des intervenants autour du projet de loi de finances pour 2017, soumis, hier, à débat à la Chambre haute. Ils s'accordent tous à dire que la conjoncture est « particulière » et nécessite des mesures « particulières ». Abdelouahab Ben Zaïm, du FLN, affirme que la situation actuelle du pays implique effectivement « des réformes, des concessions et des décisions ». Selon lui, la solution doit passer par l'investissement en tant que principal stimulateur de l'économie nationale. « Des réformes entreprises à temps peuvent être salvatrices. L'Algérie ne manque de rien. Il faudrait juste qu'elle exploite ses potentialités », souligne-t-il en recommandant l'entame de réformes profondes au sein du département que dirige Hadji Baba Ammi en tant que secteur névralgique auquel se rattachent de nombreuses activités. Ahmed Bouziane, du tiers présidentiel, soutient, pour sa part, que nul ne peut nier les efforts consentis par le gouvernement pour contenir la crise. Sauf qu'il ne faudrait pas « que la couche vulnérable supporte à elle seule les retombées de cette situation ». Il faudrait que le gouvernement puisse absorber cette « colère citoyenne » à travers des mesures qui soient à la hauteur de ses attentes. Il estime cependant que les augmentations de certaines taxes sont de nature à favoriser la rationalité dans les dépenses. Par ailleurs, Bouziane a relevé que ladite loi n'a nullement évoqué l'évasion fiscale qui, par le contournement des impôts, affaiblit les cotisations publiques. Le sénateur Belkacem Kara s'est dit lui aussi contre « les solutions faciles et douloureuses que le citoyen ne pourra pas supporter ». « Le gouvernement doit concentrer ses efforts sur l'évasion fiscale estimée l'année dernière à plus de 200 milliards de dinars. » Il faudrait instaurer des mécanismes réglementaires plus rigoureux afin d'éradiquer ce phénomène ravageur », déclare-t-il en déplorant le fait d'utiliser les revenus de l'emprunt obligataire pour combler le déficit budgétaire, alors qu'il fallait les exploiter pour engager de grands projets. Ousahla Mohamed-Réda, du RND, a salué, pour sa part, la perspicacité du chef de l'Etat ayant réussi par ses sages décisions à contenir la crise. Il a également fait remarquer que toutes les mesures entreprises dans ce sens n'ont pas affecté le caractère social de l'Etat. Tamadartaza Moussa, du FFS, a souligné, de son côté, que ladite loi renferme de nouvelles taxes qui pénaliseront davantage les citoyens. Il serait judicieux, d'après lui, de réfléchir à des solutions durables et moins « brutales ». Aïcha Barki a appelé la commission chargée de mettre en place la cartographie sociale des familles démunies à accélérer son travail, afin que le soutien soit ciblé à l'avenir. Saïd Kacha, sénateur du RND, a tenu à préciser que l'année 2017 sera « rude » pour les citoyens. D'où la nécessité de chercher des ressources « alternatives » afin de sortir définitivement de la dépendance pétrolière.