Le ministre des Finances «Les projets économiques ne seront pas concernés par les décisions de gel car ils sont financés par les banques», a indiqué le ministre des Finances. Le ministre des Finances a défendu son projet sur le budget de 2017. En réponse aux préoccupations des députés, Hadji Baba Ammi a soutenu que le projet contient, certes, des augmentations de certaines taxes comme la TVA, mais apporte des dispositions importantes qui vont valoriser et booster la croissance économique. «C'est un projet global et équilibré qui intervient dans une conjoncture économique très difficile et qui vise à maintenir la croissance économique tout en assurant le maintien des subventions sociales», a-t-il certifié en marge de la plénière consacrée au projet en question. Le ministre s'est montré optimiste sur la portée des dispositions prises dans ce projet de loi. «Nous allons arriver à une moyenne de croissance de 3,9% alors que la moyenne dans les pays exportateurs de pétrole a atteint 1,9%, il y a une différence très grande dans le comportement des économies», a-t-il affirmé en guise de convaincre. Le grand argentier du pays s'est félicité du débat libre, calme et serein qui a marqué l'examen du projet. «Nous avons enregistré toutes les critiques et les propositions émanant de la coalition ou de l'opposition et nous allons les étudier et les mettre en oeuvre si elles s'avèrent des propositions utiles», a-t-il fait savoir. Concernant les projets gelés, une question sur laquelle il a été vivement interpellé par les députés, Baba Ammi a été très clair. «Les projets économiques ne seront pas concernés par les décisions de gel car ils sont financés par les banques», a-t-il attesté. Le ministre a précisé que le gouvernement veillait à rationaliser et plafonner les dépenses avec accroissement des recettes entre 2017 et 2019 dans le cadre d'une nouvelle optique à moyen et long terme et conformément à ce qui a été établi par le modèle économique. Dans sa réponse, le ministre a rappelé quelques indices du projet en citant qu'il est prévu un recul progressif dans le déficit du Trésor public estimé à 1 297 milliards de DA en 2017 soit 6,7% du produit intérieur brut (PIB) pour retomber à 1,9% en 2019. Le budget 2017 table sur un recouvrement des recettes de 5 635 milliards de DA soit une augmentation de 12,7% par rapport aux prévisions de clôture de 2016. D'autre part, la fiscalité pétrolière devra, elle aussi, grimper à 2200 milliards de DA en 2017, notamment avec la hausse du prix référentiel de pétrole qui passe de 37 dollars en 2016 à 50 dollars en 2017. Quant aux transferts sociaux, ils enregistreront, précise-t-il, une baisse de 11,4% en 2017 par rapport à 2016 pour atteindre 1630,8 milliards de DA (8,4% du PIB). Interrogé par ailleurs sur les 7000 milliards d'amende fiscale, le ministre a précisé qu' «il y a 5000 milliards qui sont dus par deux banques qui sont en liquidation, lesquelles ont été fermées». Il a précisé par la suite qu'il s'agit de la banque Khalifa et de la Bcia. Par ailleurs, les chefs de groupes parlementaire ont tenté de faire passer des messages politiques au gouvernement. Le Front des forces socialistes a été très critique envers le pouvoir en dénonçant sa politique de gestion. «Le gouvernement joue sérieusement avec le feu, le pays est géré par l'oligarchie qui menace sérieusement l'avenir du pays», a martelé le chef du groupe parlementaire du FFS. Chaffaâ Bouiche a déploré le recours du gouvernement aux solutions faciles qui consistent à puiser du portefeuille des citoyens. De son côté, Abderahmane Ben Ferhati de l'Alliance de l'Algérie verte, n'a pas ménagé le gouvernement de critiques. «Il faut reconnaître l'erreur commise dans la gestion et demander des excuses au peuple», a-t-il prononcé en critiquant le gel des projets de construction des hôpitaux. «Nous avons mis en garde le gouvernement depuis trois ans contre cette politique, mais en vain», a-t-il déploré. Le Parti des travailleurs n'a pas été tendre. Dans son intervention, Youcef Taâzibt a appelé à libérer le pays de la gestion du parti unique qui pollue le pays avec l'argent sale et la corruption. «Jusqu'à quand le gouvernement continuera à fuir en avant», s'est-il interrogé en dénonçant les augmentations introduites par le gouvernement. De son côté le RND a mis en garde contre un retour à l'endettement extérieur. «Nous appelons le gouvernement à ne pas recourir à l'endettement extérieur qui risque de mettre le pays sous une pression étrangère», a averti le chef du groupe parlementaire Mohamed Guiggi. Ce dernier a appelé le gouvernement à instaurer un tarif spécial sur l'électricité pour les gens du Sud et sur le gaz pour les gens des Hauts-Plateaux. Enfin, le chef du groupe parlementaire du FLN a fait un rappel sur le bilan réalisé par le chef de l'Etat. «Nous n'acceptons pas des leçons de morale», a-t-il lâché en faisant référence à l'opposition.