Des enquêtes a posteriori sont en cours pour mettre à nu tous les faux déclarants pour l'obtention d'un logement. Des poursuites judiciaires ne sont pas à écarter. C'était prévisible. Quelques jours à peine après le déclenchement des enquêtes sur les faux sinistrés ayant bénéficié de logements, la wilaya d'Alger a rendu public un rapport accablant. Des gros bonnets, possédant des villas et cabanons au bord de la mer, figurent sur la liste des déclarés sinistrés. Les résultats des premières investigations promettent d'autres révélations à vous couper le souffle. Les faux continuent à poser problème à Bab El-Oued. Dans certaines communes, leur nombre dépasserait parfois celui des familles réellement sans toit depuis plus d'un mois. Dans la commune de Bologhine et Aïn Benian, des citoyens malveillants ont profité de l'occasion pour se constituer un passé de sinistrés. Dès que l'opération de relogement a été entamée, certains, possédant des villas ou des logements ailleurs, ont tout de suite rapatrié leurs familles femmes et enfants sur les lieux du sinistre. Pour l'exemple, la wilaya a rendu publique une liste nominative de faux sinistrés, à l'exemple de N. L. possédant un bar, un logement à Alger et une villa à Azeffoun, ce faux sinistré avait, selon le rapport de la wilaya, tenté d'induire en erreur l'administration dans le but d'obtenir un logement. Un certain L. A., propriétaire d'un logement à Dar El-Beïda a agi de la même façon. Notons aussi que parmi ces faux sinistrés l'on compte des familles qui n'ont pas été touchées par les intempéries, mais qui souffrent d'un réel besoin de logement. L'on compte déjà plus de 19 faux sinistrés débusqués depuis le début des enquêtes. Ne voulant pas se montrer dupes, les pouvoirs publics ont trouvé une idée qui commence à porter ses fruits. Non seulement l'embarras des sinistrés constitue un des principaux obstacles pour la récupération des édifices publics transformés en centres d'accueil, mais il ferait même l'objet d'une récupération politique. Beaucoup de politiciens trouvent dans ce genre de situation un sujet de choix. Sans pour autant porter préjudice aux sinistrés, des enquêtes a posteriori sont en cours pour mettre à nu tous les faux déclarants pour l'obtention d'un logement, ainsi que ceux qui leur ont, en quelque sorte, facilité la besogne. Désormais, tous les dossiers de tous les bénéficiaires seront soumis à un examen approfondi. Depuis leur ouverture, les guichets de recensement des familles sinistrées ont été envahis par un nombre impressionnant de postulants au logement. Une situation qui a rendu difficile une prise en charge efficace des familles réellement sinistrées. A noter aussi que parmi les faux sinistrés, il y a des familles n'habitant pas Bab El-Oued mais souffrant de la crise de logement. Ce genre de cas a, selon les services de la wilaya, gêné les familles ayant un besoin urgent d'être relogées et qui se retrouvent dans une situation provisoire. Un provisoire qui ne devrait pas trop durer du fait que chaque jour qui passe risque d'aggraver les choses en ouvrant les appétits des faux sinistrés et des faux « bienfaiteurs » parmi les administrateurs indélicats.