1000 films ont été sélectionnés pour montrer les dernières productions provenant des trois continents... Réalisé par Djamel Sellani, le documentaire Algériennes vient de remporter le 2e prix du meilleur documentaire à la 15e édition du Festival du cinéma africain, d'Asie et d'Amérique latine de Milan en Italie, qui s'est tenu du 14 au 20 mars dernier. Environ 1000 films entre pellicules et vidéos ont été projetés dans six salles, dans le centre de Milan. Une sélection soignée a été opérée pour montrer les dernières productions provenant des trois continents. Une rétrospective de l'Afrique anglophone du Nigeria au Kenya a été montrée. Le prix Nobel de littérature, le grand écrivain nigérien Wole Soyinka était présent à ce festival. Au programme aussi, figuraient des rencontres avec les libraires et la littérature autour de ces continents, ainsi qu'avec les élèves des collèges et des écoles dans le but de consolider le côté formatif et informatif du festival avec le public. L'objectif de ce festival est aussi de lever le voile sur les cinématographies les plus «cachées» et donner l'opportunité de stimuler des coproductions Sud-Sud. Aux côtés de Nigériens, Colombiens, Marocains et autres, nous compterons quatre films algériens qui ont été présentés à cette 15e édition du Festival du cinéma africain, d'Asie et d'Amérique latine de Milan: Aveux de Mohamed Lakhdar Tati, Le plafond de verre de Yamina Benguigui et El Manara de Belkacem Hadjadj. Algériennes, qui a reçu le second prix du meilleur documentaire, présente le témoignage de trois moudjahidate. Louisa Ighil Ahriz, Eliette Lou et Fatma Baïchi, évoquent leur passé anticolonial, jalonné de tortures et de douleurs. Le film revient sur les lieux historiques et symboliques qui ont marqué à tout jamais ces trois . Algériennes est un plaidoyer pour la justice et la dignité humaine, un devoir de mémoire pour la reconnaissance de ce passé souvent tu. «Au départ, c'était une fresque historique sur le rôle des pendant la Guerre d'Algérie. J'avais envie de faire un film sur les anonymes qui ne sont pas mythifiées ou sacralisées. C'est pourquoi, j'ai filmé les de Kabylie et de Chebli. Pour moi, les ont joué un double combat, celui d'avant et d'aujourd'hui, dans la lutte de Libération, pour la dignité, mais aussi dans l'émancipation des . Ce n'est pas pour autant qu'elles ont eu une reconnaissance, c'est un peu l'hommage que j'avais voulu rendre à ces en m'inspirant un peu de la vie de ma mère à qui je dédie ce film», nous a confié le réalisateur Djamel Sellani, lors de la projection en avant-première, l'hiver dernier, de son film, à Alger. Algériennes sera présenté, pour information, lors de la 3e édition des rencontres cinématographiques de Béjaïa qui se tiendra en juin prochain.