L'étendue du mouvement Ahmadyya renseigne sur le danger de cette doctrine. Agés entre 25 et 50 ans, 33 adeptes de la secte Ahmadyya ont été arrêtés, la semaine en cours, par les services de sécurité de la wilaya de Sétif, apprend-on de source sécuritaire. Issus de plusieurs communes et localités de la wilaya, les 33 personnes accomplissaient les rites religieux de cette secte dans un appartement sis les 600 Logements au centre de Sétif, a ajouté la même source. Les précisions apportées par cette dernière, font état de la saisie d'un important matériel informatique, tablettes entre autres, des tracts, dépliants, livres religieux, dont le Saint Coran, portant des modifications. Il a été aussi découvert et saisi 12 millions de centimes et l'équivalent de 3 millions de centimes en euros. Des fonds de cotisations destinés à être versés dans le compte du présumé émir, dont le QG est établi à Londres, en Angleterre. Mieux encore, il a été découvert des documents de désistement et d'hypothèque de biens immobiliers, représentant le montant de cotisations mensuelles. Selon les précisions fournies par les mêmes sources, il est exigé de l'adhérent d'apporter selon son rang social et sa fortune, des cotisations conséquentes. Comme c'est le cas à El Eulma où une maison et des terres dans plusieurs localités de Sétif, ont été hypothéquées en wakfs au profit dudit Amir el mouminine. A l'origine de ce coup de filet, la vigilance citoyenne qui, intriguée par le mouvement inhabituel dans ledit appartement, notamment le vendredi, laissant croire à une activité terroriste, a mis au parfum les services de sécurité. Avec l'aval du procureur de la République près le tribunal de Sétif, les éléments de la Bmpj, relevant de la sûreté de wilaya de Sétif, ont fait irruption dans le domicile suspect où ils ont découvert et arrêté 12 individus accomplissant les rites du vendredi selon les préceptes de la secte Ahmadyya. Après interrogatoire la liste des interpellés s'est allongée pour atteindre le nombre de 33 personnes, représentant plusieurs couches sociales, chômeurs, étudiants, fonctionnaires, commerçants et artisans, appartenant à la fameuse secte, dirigés par le nommé K.W, âgé de 36 ans, originaire d'El Eulma. Ce zaïm de la taïfa Qadiania en contact direct avec le QG, sert d'intermédiaire entre les adeptes et le dirigeant du centre des commandes à Londres. Déférés hier par-devant le magistrat instructeur, les adeptes sont accusés d'adhésion à un groupe extrémiste, tentative d'atteinte à la religion musulmane, pratique discrète des rites de la secte, l'accomplissement du prêche du Vendredi, via Internet avec un présumé émir, originaire du Pakistan. Les adeptes sont aussi accusés de collecte non autorisée de fonds et distribution de tracts incitatifs à la mécréance, entre autres accusations, retenues par l'instance juridique de la circonscription de compétence. Originaires d'El Eulma, Aïn Azel, Bougaâ, Aïn Ouelmen, Sétif, Hammam Essoukhna, Tachouda et Aïn Arnet, entre autres communes de la wilaya des Hauts-Plateaux, les 33 adeptes ont été libérés et sommés de citation directe pour comparaître à la barre du tribunal correctionnel de Sétif, aux fins de répondre des accusations retenues à leur encontre. Sont appelées à se constituer parties civiles, la direction des affaires religieuses et des wakfs et la direction de la culture de la wilaya de Sétif. Il est à noter que, depuis le mois d'octobre de l'année en cours, la multiplication des arrestations des adeptes de la secte Ahmadyya porte à croire qu'il ne s'agit plus d'un cas isolé. Il est plutôt question d'un réseau bien structuré, en témoigne l'étendue de ce mouvement, vraisemblablement intégriste, dans plusieurs wilayas du pays. Depuis l'Est et jusqu'au Centre, le spectre de la secte semble jeter son dévolu sur des couches sociales, le moins que l'on puisse dire d'elles, qu'elles ne sont vraiment pas vulnérables telles qu'on le croit. En effet, le rang social de certains de ces adeptes est celui de fonctionnaires, commerçants et des fortunés. Ces derniers, loin d'être dans le besoin, ont adhéré aux croyances mécréantes de cette secte en toute conscience. Un état de fait qualifié par plus d'un, de piège de la radicalisation et du terrorisme sous couvert de l'engagement religieux et du djihad. Des idées propagées par les médias de l'audiovisuel externe, à travers les discours d'imposteurs qui se sont autoproclamés tuteurs de la religion des Algériens. Etant conscient de l'impact des croyances sataniques de la secte Ahmadyya, dont le processus de radicalisation a, jusqu' à présent, échoué, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, a rappelé avant-hier, depuis la wilaya de Guelma, à la promotion d'un discours religieux équilibré constituant la soupape de sécurité contre les tendances terroristes et extrémistes. Intervenant sur ce sujet à l'occasion de l'ouverture des travaux d'un séminaire national sur l'information religieuse à la Maison de la culture Abdelmadjid-Chafei, le ministre a estimé que l'Algérie est devenue «une école du discours équilibré» au diapason du discours nationaliste et des efforts de développement. «La préservation de ces aspects moraux et religieux, passe impérativement par l'adoption de l'information religieuse et la sécurité intellectuelle», «le renforcement de l'orientation religieuse», «la promotion des valeurs de modération et du juste milieu» et «la charte de déontologie du discours religieux dans les médias». Ce sont là les thématiques d'une politique religieuse cohérente, apte à faire face aux défis imposés par la mondialisation occidentalo- sioniste, dont le spectre de ses profondes ramifications plane sur l'Algérie.