La rencontre est importante, mais le terrain a été déminé Il s'agira de sceller la baisse de l'offre de 1,2 million de barils par jour décidée le 30 novembre à laquelle s'ajouteront les 300.000 b/j annoncés par la Russie, fruit du sommet du 28 septembre qui s'est tenu dans la capitale algérienne. 10 décembre 2016. Les pays Opep et hors Opep se retrouveront à Vienne avant qu'ils ne serrent leurs vannes. «Les principaux pays producteurs de pétrole prévoient une nouvelle réunion samedi à Vienne, cette fois au-delà de la seule Opep, pour sceller la baisse de l'offre décidée la semaine dernière pour faire remonter les prix», ont annoncé hier les Russes. «Cette rencontre, à laquelle doit participer le ministre russe de l'Energie Alexandre Novak, aura lieu le 10 décembre à Vienne», a indiqué un porte-parole de son département. Il est très probable que les «14» et leurs alliés réussiront, ce jour-là, à nouveau à surprendre le marché. Il n'est en effet pas exclu qu'ils annoncent une baisse de leur production supérieure à celle décidée à la fin du mois dernier. Il s'agira de sceller la baisse de l'offre de 1,2 million de barils par jour décidée le 30 novembre à laquelle s'ajouteront les 300.000 b/j annoncés par la Russie, fruit du sommet du 28 septembre qui s'est tenu dans la capitale algérienne. Il restera aux autres producteurs non membres du cartel de participer à cet effort à leur tour en décidant de retrancher en principe quelque 300.000 barils par jour du marché. La rencontre est certes importante. Sauf que cette fois-ci elle devrait se tenir avec moins de pression. Le terrain a été déminé. De façon magistrale. Avec à la manoeuvre l'Algérie qui tenait à l'accord historique arraché le 28 septembre à Alger en marge du 15ème Forum international de l'énergie. L'Opep avait annoncé ce jour-là qu'elle retrancherait 1,1 million de barils par jour pour éponger le surplus d'offre qui noie le marché et qui par ricochet a provoqué la dégringolade des cours de l'or noir. Sa concrétisation le 30 novembre dernier a dépassé toutes les espérances. Un électrochoc. Les prix du pétrole ont bondi de pratiquement 10 dollars depuis. Même s'ils donnent l'impression de demander à souffler après avoir atteint, lundi dernier, leur plus haut niveau depuis 17 mois. Hier, les prix du pétrole augmentaient légèrement à près de 54 dollars/baril en cours d'échanges européens, la tendance des marchés se stabilise après de fortes hausses. A la mi-journée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 53,97 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 4 cents par rapport à la clôture de mardi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour le contrat de janvier gagnait 4 cents à 50,96 dollars. Le baril doit en principe terminer la séance autour de ces niveaux. Même si les analystes comme à l'accoutumée se complaisent à entretenir des doutes autour de la matérialisation de la baisse de l'offre annoncée par les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et de ceux qui n'en font pas partie à l'instar de leur chef de file, la Russie, qui s'affirme désormais comme un partenaire fiable. Le ministre russe de l'Energie a appelé l'ensemble des compagnies pétrolières russes à participer à égalité à la baisse de production qu'entend appliquer son pays. «La Russie va réduire étape par étape sa production de pétrole de 300.000 barils par jour dans le premier semestre 2017», avait indiqué, le 1er décembre, Alexandre Novak, cité par l'agence de presse publique russe Ria Novosti. Une position qui est dictée par la détérioration de l'économie russe malmenée par la chute des prix du pétrole. Le Kremlin sait tout ce qu'il a à gagner en participant à faire baisser l'offre qui provoquerait sans coup férir un rebond des cours de l'or noir. «Si la hausse des prix du baril enregistrée après l'accord de l'Opep se confirme et que le baril se maintient à 55 dollars en 2017, cela représentera un gain de près de 20 milliards d'euros pour le budget», estiment des économistes de la banque VTB Capital. «Une telle manne permettrait au gouvernement d'augmenter ses dépenses pour atteindre l'objectif de déficit de 3% du PIB tout en pouvant abandonner le gel des dépenses mis en oeuvre dans le budget 2017», ont-ils ajouté. Un scénario qui doit, aussi, permettre à l'Algérie de respirer...