La moitié des producteurs travaille dans un cadre illégal. Les producteurs de sachets en plastique alimentaire ont jusqu'au 2 juillet 2005 pour se soumettre au nouveau règlement technique algérien (RTA). Ce moratoire, accordé par le ministère de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire, vise à permettre aux producteurs d'écouler les stocks existants et d'acquérir un nouvel équipement pour leurs usines. Prévu pour le mois d'avril, le moratoire a déclenché un tollé général auprès des producteurs. Par ailleurs, ces derniers se sont engagés, à la faveur d'un protocole d'accord signé hier au siège du département de Cherif Rahmani, à ne plus produire et à éliminer de façon progressive et définitive le sachet en plastique de couleur noire, et ce, dans un délai qui ne saurait dépasser le 31 décembre de l'année en cours. Autrement dit, à partir de 2006, la production de sachets noirs sera interdite sur le marché local. «Il ne s'agit pas d'une campagne que nous lançons aujourd'hui pour l'oublier sitôt. Le gouvernement est déterminé à réguler le marché de l'emballage en plastique.» A titre d'illustration, le ministre a affirmé qu'«officiellement 300 producteurs activent dans ce domaine, mais sur le terrain, le chiffre est appelé à être doublé. En d'autres termes, souligne le ministre, la moitié des producteurs de sachets en plastique travaille au noir. Une situation inadmissible». Mais la principle motivation de cette mesure, est due, comme l'a expliqué le ministre, au degré de nuisance, scientifiquement prouvé, de ses sachets sur la santé. En effet, les matières plastiques constituent l'un des groupes des matériaux le plus utilisé pour le conditionnement des denrées alimentaires. Les recherches menées par les laboratoires sollicités, ont prouvé que «les additifs employés ainsi que les substances utilisées dans la transformation de la matière première pour l'obtention de ce sachet ne sont pas toujours adaptés à ce type d'usage». En outre, «du fait qu'il ne soit pas biodégradable et difficilement récupérable, le sachet noir contribue à la dégradation du paysage et des réseaux d'assainissement des eaux usées et d'évacuation des eaux pluviales». La nouvelle réglementation stipule que le sac en plastique de vente doit être fabriqué exclusivement à partir de matière première vierge de polyéthylène non recyclée, non régénérée, non déclassée et destinée à la production de film pour contact alimentaire. Le producteur doit apporter la preuve de conformité, à travers une déclaration écrite, un rapport d'analyse d'un laboratoire reconnu. Mais dans tous les cas, le sachet destiné à l'emballage des produits alimentaires doit obligatoirement obéir à un marquage d'identification défini par le RTA. Enfin le ministre a annoncé l'ouverture prochaine d'un centre d'enfouissement qui va permettre le recyclage de la matière existante. Pour rappel, beaucoup de pays ont interdit l'utilisation de cet emballage, à l'image de la Tunisie, des Etats- Unis et de l'Irlande.