réélection du président Bongo au Gabon, a lancé hier cinq jours de mobilisation pour «l'alternance» en revenant sur le dossier qu'il a déposé jeudi devant la Cour pénale internationale (CPI). M.Ping, qui se proclame le «président élu», accuse les autorités gabonaises de «crimes contre l'humanité» dans les violences post-électorales fin août-début septembre, avait affirmé jeudi l'équipe de son avocat français Emmanuel Altit dans un communiqué. «Les premiers éléments d'enquête déjà déposés engagent véritablement aussi les commandants des unités de la Garde républicaine, de la gendarmerie et de la police, y compris les éléments composant les milices recrutées pour la basse besogne», a détaillé M. Ping en ouvrant son «Dialogue national pour l'alternance» avec des syndicats, organisations religieuses, associations et ONG. «Tous devront s'expliquer bientôt. Toute la chaîne de commandement et de responsabilité sera minutieusement analysée et les coupables seront identifiés, nommés et punis tôt ou tard. Les professionnels de la justice internationale s'occupent d'ores et déjà de leurs cas», a-t-il assuré devant ses partisans réunis dans une salle des fêtes près de Libreville. La veille, M. Ping avait participé à un hommage religieux aux «martyrs de la démocratie», avec le témoignage d'une jeune femme prétendant avoir été la victime de la violence des forces de sécurité dans la nuit du 31 août au 1er septembre. Le Gabon a connu un épisode d'une rare violence après la proclamation de la réélection d'Ali Bongo le 31 août. «Entre les chiffres officiels et ceux de l'opposition, le décompte des victimes variait entre cinq et 100», selon le rapport final de la Mission d'observation électorale de l'Union européenne présenté lundi dernier à Libreville. Ce rapport évoque des «anomalies» qui «mettent en question l'intégrité du processus de consolidation des résultats et du résultat final de l'élection». M.Ping a de nouveau demandé hier à la communauté internationale «des sanctions ciblées» contre des responsables gabonais.