La sécurisation totale de la ville avait été pour une partie des responsables algériens un préalable à la réussite du Sommet arabe. Une semaine après la fin du Sommet arabe, tous les observateurs étrangers présents à Alger ont reconnu que les services de sécurité, malgré quelques désagréments occasionnés aux automobilistes, ont réussi une sécurisation totale de la ville. Avec un nouvel apport de 10.000 policiers et 5000 gendarmes, un maillage rigoureux des voies de communication, des caméras de surveillance dans les axes urbains et les agglomérations pour contrôler à distance et réguler la circulation routière, l'interdiction des marchés hebdomadaires et la restriction des gros tonnages dans la ville, Alger, capitale du Sommet de la Ligue arabe en une semaine, est passée à l'étape d'une ville qui s'habille d'un maximum de sécurité. Si pour beaucoup de responsables, l'interdiction d'entrée en ville pour les poids lourds et les gros transporteurs avait été une nouvelle réjouissante, et qui a diminué de façon évidente les embouteillages et les accidents de la route, la Gendarmerie nationale est allée plus loin: elle a poussé les choses en direction du maintien de cette interdiction de circuler dans les villes entre 20h et 6h pendant toute l'année, et non pas uniquement pendant la semaine de la tenue du Sommet arabe. La menace terroriste a considérablement diminué, pour ne pas dire disparu totalement dans la capitale. Les rares cellules actives du Gspc qui survivaient ont été démantelées à Belcourt, Chéraga et Bab Ezzouar. La lutte antiterroriste a donné des résultats plus que satisfaisants en Algérie, et à Alger plus particulièrement, où le dernier attentat remonte à près de deux ans. La gestion d'Alger ne ressemble pas à la gestion de toute autre ville d'Algérie. Avec près de trois millions d'habitants fixes et presque autant de transitaires, occasionnels et autres passagers, elle charrie quotidiennement et sans discontinuer un flux humain exceptionnel qu'il est utile de contrôler de loin. Les voies d'accès et de communication entre la capitale et les zones néo-urbaines ou les wilayas environnantes sont l'apanage de la Gendarmerie nationale, qui, forte d'escadrons routiers et de brigades fixes ou motorisées, contrôle largement autoroutes, routes nationales et de wilaya, en filtrant tout transport suspect ou produit prohibé. Pour le reste, la police urbaine, avec ses différents services, gère le flux humain à l'intérieur de la ville. Aux portes est de la capitale, des unités de l'armée avaient pris position, notamment aux abords de Corso et de Zemmouri côté est, et de Tagouraït et Tipasa côté ouest. Cette zone de transhumance des groupes armés est mise sous pression afin de diminuer toute action ou mouvement qui tendrait à se diriger vers Alger. Les pistes traditionnellement utilisées par les terroristes sont bouclées, si bien que, à l'heure actuelle, toute action de violence qui pourrait être réalisée tiendrait de l'invraisemblable. Avec des dizaines de brigades routières qui sillonnent les axes menant vers la capitale nuit et jour, la Gendarmerie nationale complète le travail effectué par la police en zone urbaine. Télésurveillance globale, en somme, et qui avait optimalisé une sécurité totale et réduit à néant toute volonté de réussir le «grand come-back» lors de la tenue de ce sommet qui avait regroupé quelque 2000 journalistes algériens et étrangers, et pouvait assurer, donc, une caisse de résonance exceptionnelle. Réussir un sans-faute sécuritaire avait conduit à une réelle reconnaissance de la part des capitales étrangères, qui auront vécu, en direct, une rigoureuse opération de maillage sécuritaire.