La chambre d'accusation près la cour de Skikda vient de refuser la demande de restitution des passeports et la levée de la saisie conservatoire des biens des cadres présumés impliqués dans le scandale de l'affaire dite Somic de Skikda. Il a été porté sur la requête introduite mardi, devant la chambre d'accusation, relevant de la cour de Skikda, par le panel des avocats de la défense, des 55 cadres de Somic Skikda, une demande de restitution des passeports des présumés impliqués, ainsi que la levée de la saisie conservatrice de leurs biens, apprend-on de source juridique. La même instance juridiquement compétente, a débouté la défense en refusant leur demande, justifiant la décision par le non-aboutissement de l'enquête, comme rapporté par les mêmes sources. Ces derniers ont précisé que la chambre d'accusation dans sa réponse à la défense, a estimé que la satisfaction de la demande est un blanchiment indirect des prévenus par la justice et, par conséquent leur acquittement tacite. Ce qui n'a pas et ne peut être le cas, dans ce cas de figure précisément. Du fait que l'enquête complémentaire demandée par le magistrat instructeur en charge du dossier est toujours en cours. Cette affaire qui, depuis 2013, délivre ses secrets au compte-gouttes vient d'enregistrer le placement sous contrôle judicaire de 20 ca- dres sur les 55 présumés dont 11 femmes impliquées, selon les précisions apportées par la même source, dans le cadre de la même affaire. Rappelons que ce scandale a éclaté sur la base d'informations parvenues à la brigade de Gendarmerie nationale de la wilaya de Skikda, faisant état de détournements de fonds, attribution de marchés non conformes à la législation, établissement de faux documents, destruction volontaire de documents, un fait entravant le cours de l'enquête, octroi d'avantages injustifiés, corruption et transfert de capitaux et violation de la réglementation, en matière de passation de marchés, dans le cadre de l'opération de rénovation du centre de liquéfaction de gaz naturel (train GNL) de la zone industrielle de Skikda. Un marché emporté par la société américaine «Kabiar», pour la rénovation de la raffinerie de Skikda, pour un coût global de 85,2 milliards de dollars. Une information judiciaire avait-été, dès lors, engagée par les services de sécurité, la Gendarmerie nationale en l'occurrence. Les premières investigations ont abouti à la découverte d'un trou financier, occasionnant un préjudice de 200 milliards de centimes au Trésor public. Les relents de ce scandale font état de l'implication d'anciens et d'actuels directeurs de plusieurs services, des responsables de nombreuses filiales de Sonatrach présentes dans ladite wilaya, deux femmes exerçant au sein de «Somic», deux fournisseurs, un entrepreneur ainsi que deux étrangers, dont un Américain et un Japonais, entre autres. Une base de données à l'origine de l'élargissement de l'investigation à d'autres wilayas: Annaba, Sétif et Alger entre autres où, certains cadres impliqués possèderaient des villas huppées et des locaux à caractère commercial. Des biens immobiliers acquis par des cadres de Somic dans le cadre du blanchiment d'argent. Pour l'heure et au moment de la mise sous presse, les prévenus concernés par ce scandale sont interdits de quitter le territoire national, ce qui explique le refus de la restitution de leurs passeports, encore moins la levée de la saisie sur leurs biens suspectés d'être d'origine douteuse.