Chaque camp accuse l'autre d'être derrière cette guerre des communiqués. La crise qui secoue la direction du mouvement El Islah depuis près de deux mois risquera-t-elle de faire tache d'huile pour atteindre la base? Quelle est la réalité de la situation sur le terrain? Djaballah sera-t-il en mesure d'organiser son premier congrès comme prévu le 29 décembre? Autant de questions qui seront abordées ce matin à l'occasion d'une conférence de presse qui sera animée par le vice-président d'El Islah, M.Abdelghafour Saâdi, bras droit de Djaballah au siège du parti. Une rencontre qui intervient, faut-il le rappeler, dans une conjoncture très difficile pour le parti et pour son chef de file. «Nous voulons éclairer l'opinion publique sur ce qui se passe réellement au niveau du parti», précise une source proche de cette formation islamiste. Autrement dit, Abdallah Djaballah compte faire front aux «campagnes de désinformation chapeautées par les dissidents, qui n'hésitent pas à sillonner le pays pour discréditer le cheikh», ajoute-t-elle. «Ces gens n'ont pourtant, rien à voir avec le parti, et c'est le conseil consultatif qui a pris cette décision à l'unanimité le 18 novembre», précise M.Lakhdar Benkhellaf, secrétaire national chargé de l'organique. Hier, trois wilayas se sont «rétractées» pour exprimer leur soutien au chef du parti. Il s'agit d'El Tarf, M'sila, et Tébessa. Dans les communiqués transmis à notre rédaction et signés par les responsables locaux, ces derniers soutiennent le programme de Djaballah et insistent sur le maintien de la date du congrès. «Les militants et élus se démarquent du communiqué rendu public par le bureau de wilaya du parti qui appelle à la division, et expriment leur appui indéfectible au président Djaballah», peut-on lire aussi dans la missive. Chaque camp accuse l'autre d'être derrière cette guerre des communiqués. L'autre sujet sur lequel se penchera M.Abdelghafour Saâdi concernera aussi la plainte déposée contre Djaballah par les contestataires. Notons que ces derniers préparent de leur côté une conférence de presse, «pour dévoiler aux Algériens le contenu de la lettre adressée le 23 octobre au président du parti». Un document, dit-on, qui «a fait déborder le vase et a engendré l'éclatement de la crise longtemps couvée au sein du mouvement».