La principale revendication du groupe est le report du congrès. Les divergences entre les deux parties en conflit à El Islah semblent atteindre un point de non-retour. L'appel au dialogue du chef du parti, les tentatives de réconciliation n'ont pu calmer les esprits, et encore moins régler une crise qui s'installe dans la durée. Une crise qui prendra une autre tournure à compter d'aujourd'hui. Et pour cause, après moult discussions, le groupe des sept (les cadres qui ont démissionné le 23 octobre), décide officiellement de saisir la justice. Une plainte en référé sera déposée aujourd'hui auprès du tribunal d'Alger. C'est ce que nous avons appris hier, auprès du président du conseil consultatif (destitué), M.Boulahia. «Nous sommes en train de finaliser les dernières retouches afin de remettre un dossier complet à la justice» a déclaré ce dernier à L'Expression. Qualifié par les «contestataires» comme «ultime recours» au début de la crise , le recours à la justice intervient, selon ce dernier après l'échec de toutes «les initiatives de rapprochement». C'est le chef du parti qui est mis en cause. «Djaballah a fermé les portes au dialogue» précise M.Boulahia. Si l'on revient à la plainte, on note que son motif principal est «l'interdiction de la tenue du 1er congrès du parti prévu pour le 29 décembre». «La démarche de Djaballah est inconcevable, il ne peut tenir un congrès dans les conditions actuelles. Cette fuite en avant peut être fatale pour l'avenir du parti» atteste M.Boulahia. On note que la principale revendication du groupe est le report du congrès. Les griefs retenus contre M.Djaballah, lesquels seront explicités dans ladite plainte, sont nombreux. On cite la non-application des résolutions du conseil consultatif du 27 mai 2004, la déviation de la vision politique du parti et la transgression du règlement intérieur et des lois organiques. «Djaballah à l'intention d'accaparer le parti en contrôlant toutes ses instances et en réprimant les voix opposantes». Les choses s'accélèrent dans la maison El Islah à vingt jours du congrès. «Nous sommes optimistes, la justice tranchera en notre faveur», conclut Boulahia Sur le terrain, la situation demeure très floue. C'est ce qui ressort du moins des communiqués de presse signés par les responsables locaux des bureaux de wilaya. Hier, c'était au tour des wilayas de Médéa, Msila Annaba et Sétif de réagir pour dénoncer l'attitude du Cheikh Djaballah et exiger le report du congrès. Paradoxalement, ces mêmes wilayas avaient exprimé, quelques jours auparavant, leur soutien au chef du parti. Interrogées sur cette question, les deux parties antagonistes tiennent le même discours. «C'est le résultat d'une campagne de manipulation, Nous, nous avons la majorité». Contacté par nos soins, le secrétaire national chargé de l'organique et néanmoins bras droit de Djaballah, M.Lakhdar Benkhelaf, donnait l'air d'être surpris par la décision de Boulahia de recourir à la justice. Toutefois, il estime que cette procédure est perdue d'avance. «Après avoir tenté toutes les manoeuvres, le groupe est conscient qu'il n'a aujourd'hui rien à perdre». «Ils sont libres de déposer une plainte, cela n'affectera en rien notre détermination à organiser le congrès avant la fin de l'année», assure-t-il. A ce sujet, on apprend qu'une réunion de la commission nationale chargée de préparer ce rendez-vous aura lieu mercredi, autrement dit la veille de l'ouverture des assemblées générales prévue pour le 10 décembre. Jeudi, le conseil consultatif tiendra une session extraordinaire à la demande du président du parti. Une affaire à suivre.