une vue de bouira Cette grève qui aura surtout sanctionné les citoyens a continué hier avec une participation beaucoup plus sensible comparativement au premier jour. Au deuxième jour de la grève des commerçants les choses se sont corsées. Le communiqué émanant de l'Union générale des commerçants et des artisans de la wilaya (Ugcaa) est venu semer le trouble parmi les grévistes et les citoyens en quête de produits alimentaires. Dans son appel à la reprise du travail dès mardi (hier) le bureau de wilaya de cette union condamne l'action et se démarque de ses initiateurs surtout que cette action reste, selon toujours le bureau de la wilaya de Bouira, sans objectifs précis et sans revendication claire. En présence de la presse, le président du bureau a fait le porte-à-porte pour demander aux commerçants de cesser cette grève «imposée sous la menace par des cercles anonymes» lit-on dans le communiqué remis aux journalistes. Cette grève qui aura surtout sanctionné les citoyens a continué hier avec une participation beaucoup plus sensible comparativement au premier jour. En plus de l'effet de surprise, les citoyens ont vite été confrontés à la rareté des produits de première nécessité comme le lait, le pain... Les habitants de Bouira et ses alentours se sont rués sur le supermarché de la ville pour faire leurs emplettes. Jusqu'à une heure tardive de la nuit, elles étaient des centaines de familles à se rendre au supermarché pour acquérir les produits. Pendant toute la journée les caisses du supermarché ont tourné à plein régime. La foire ouverte jusqu'au 10 janvier a connu aussi un réel engouement. Devant le flou qui caractérise ce mouvement de grève, certains ont bravé la peur et ont ouvert leurs locaux hier matin. Les rumeurs ont pris le relais pour instaurer un climat tendu. Certains parlaient hier d'un mouvement de jeunes venant des alentours et qui menaceraient les commerces ouverts. Pour pallier toute éventualité, les services de sécurité ont déployé un impressionnant dispositif à travers toute la ville. A l'heure où nous mettons sous presse, un seul incident a été enregistré la journée du lundi dernier quand un groupe de jeunes a caillassé la vitrine d'un commerce ouvert. Concernant les régions limitrophes, des informations parlent de la fermeture des routes à l'entrée de la ville de Taghzout, daïra de Haizer. Une vive tension a été enregistrée aussi dans la région limitrophe à la wilaya de Béjaïa, à l'extrême est de la wilaya. Les plus initiés accusent les fractions d'un mouvement séparatiste d'être derrière ce regain de tension surtout que le bureau de l'Union de wilaya des commerçants et artisans exprime clairement son rejet de cette action. «Parce que ce mouvement émane de parties anonymes qui ont eu recours à la menace pour faire valoir des revendications inavouées, le bureau de Bouira et ses antennes condamnent ces comportements et appellent l'ensemble des commerçants à reprendre leurs activités pour préserver le citoyen d'abord et le pays d'une dérive dont les conséquences seront désastreuses», conclut le communiqué placardé aux quatre coins du chef-lieu de la wilaya.