L'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a indiqué jeudi que les attentes et les espoirs reposent sur l'influence que Moscou et Ankara exerceront sur toutes les parties pour faire respecter le cessez-le-feu. L'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a déclaré que la réunion sur le conflit syrien prévue à Astana (Kazakhstan) dépendra énormément de la consolidation de l'accord de cessez-le-feu parrainé par la Russie et la Turquie. «Il y a des incidents, nous les connaissons, nous en sommes informés», a-t-il reconnu. «Et nous essayons et espérons que les deux garants (Russie-Turquie, Ndlr), réussiront à les résoudre», selon un communiqué de l'ONU. M. de Mistura a également indiqué que l'un des défis majeurs à l'organisation de toute réunion dans le contexte du conflit syrien est de savoir quels représentants de l'opposition convier. «Plus une réunion sur le conflit syrien est inclusive, plus elle a de chance de réussir», a-t-il souligné. M. de Mistura intervenait à l'issue d'une réunion du Groupe de travail sur l'accès humanitaire en Syrie qui a notamment été l'occasion de faire «un bilan» de l'aide apportée aux Syriens en 2016, a précisé son Conseiller spécial, Jan Egeland. L'année dernière, l'ONU et ses partenaires ont réussi à atteindre 1,3 million de personnes par-delà les lignes de front et à subvenir à 21% des besoins des populations dans les zones assiégés, une nette amélioration par rapport à 2015 où le taux n'était que de 1%. M. Egeland s'est dit alarmé de l'étendue de la destruction à Alep où les opérations humanitaires se multiplient. «Cela demandera un énorme effort pour reconstruire», a-t-il déclaré, signalant toutefois que de nombreuses personnes retournent néanmoins vivre dans la ville malgré la dangerosité. «Il y a des bombes et des munitions qui n'ont pas explosés et les bâtiments ne sont pas sûrs», a-t-il prévenu. Au plan militaire, la Russie a commencé à alléger son dispositif mobilisé pour la Syrie, avec le prochain départ de la région de son groupe aéronaval, ont annoncé les autorités russes citées hier par les agences de presse. En application des décisions du président russe Vladimir Poutine annoncées le 29 décembre, «le ministère de la Défense russe a commencé à réduire les forces militaires déployées pour la Syrie», ont affirmé plusieurs agences russes citant le chef d'état-major de l'armée russe, le général Valeri Guérassimov. L'officier a précisé que cet allègement débuterait par le départ de la région du groupe aéronaval autour du porte-avions Amiral Kouznetsov, ont précisé les agences. «Les objectifs assignés au groupe aéronaval pendant sa mission ont été atteints», a précisé le commandant des forces russes en Syrie, Andrei Kartopalov. Le groupe aéronaval russe participant aux opérations aériennes en Syrie était déployé dans l'est de la Méditerranée depuis la mi-novembre. Ses bombardiers ont participé aux raids aériens en Syrie contre des positions de groupes terroristes et en soutien à l'armée syrienne qui a repris en décembre le contrôle d'Alep, deuxième ville du pays, sa plus grande victoire depuis le début du conflit il y a plus de cinq ans. La Russie procède depuis le 30 septembre 2015 à des frappes aériennes en Syrie, à la demande du président syrien Bachar al-Assad. Parrainé par Moscou et Ankara, un cessez-le-feu est entré en vigueur le 30 décembre. La veille, Vladimir Poutine avait annoncé son intention d'alléger le dispositif militaire russe déployé pour le conflit en Syrie. Avec la Turquie et l'Iran, la Russie oeuvre aujourd'hui pour la tenue de négociations de paix en Syrie programmées en janvier à Astana au Kazakhstan. Le conflit en Syrie a fait plus de 310.000 morts depuis mars 2011. Il a également provoqué une grave crise humanitaire dans de nombreuses régions où des millions de personnes ont été déplacées.