Les boulangers veulent se mettre hors la loi Certains ont trouvé une astuce. Ils proposent une multitude de pains avec diverses appellations lequel produit est vendu à des prix exorbitants. Profitant de la conjoncture instaurée par cet appel anonyme à une grève des commerçants en revendication, ils viennent de revenir en engendrant une vive tension pendant deux jours, les apprentis boulangers ont choisi ce moment pour revenir à la charge et remettre sur le tas une ancienne revendication relative au prix de la baguette de pain. Comme chacun le sait, le coût du pain est subventionné et fixé à 8,50 DA la baguette. Comme chacun le sait aussi, les boulangers cèdent le pain dit amélioré à 10 DA l'unité. Cette violation de la réglementation a fini par faire office de jurisprudence eu égard au laisser faire des pouvoirs publics. Même si les boulangers classés dans la catégorie artisans, n'ont pas suivi l'appel à la grève, mettant comme ils le disent l'intérêt du citoyen au-dessus de leur intérêt personnel ils viennent de revenir en exigeant de revoir à la hausse le coût du pain et une révision à la baisse des charges. L'Union nationale des boulangers (UNB), un syndicat affilié à l'Union générale des commerçants et artisans (Ugcaa), a récemment interpellé les autorités concernées sur le fait d'augmenter le prix de la baguette de pain de 8,5 DA à 10 DA. L'étonnant dans ce fait et ce n'est un secret pour personne, le pain est cédé à 10 DA déjà depuis un bon bout de temps. Les professionnels justifient cette «légalisation du prix» par les dispositions contenues dans la LF 2017, qui porte la taxe sur la valeur ajoutée de 17à 19% alors que la cotisation d'assurance passe de 32.000 à 42.000DA/an au moment où le prix de la farine panifiable a atteint les 2000DA le quintal. Ces charges sont un manque à gagner pour les artisans qui réclament une diminution de ces taux dans le cadre d'une décision spécifique au secteur. Dans le cas contraire, certains parlent d'une faillite avérée et qu'ils repoussent par amour du métier surtout qu'il s'agit pour beaucoup d'une profession héritée de père en fils. «Au regard de ce qui se passe aujourd'hui, je risque de mettre la clé sous le paillasson. Tout augmente! La facture de l'électricité a doublé, le loyer a augmenté de 45% en trois ans, les apprentis sont de plus en plus rares et plus exigeants en matière d'honoraires, la farine ne cesse de grimper et maintenant c'est la TVA», nous confie un boulanger du quartier des 130 Logements au chef-lieu de wilaya. En fouinant dans le cas, il s'est avéré que le prix de 8,50 DA est appliqué dans les transactions de ces boulangers avec les organismes et non par rapport au simple citoyen qui achète sa baguette. La majorité des boulangers alimentent les organismes, à l'image des cantines scolaires, les unités de sécurité, les restaurants universitaires... Là,le prix est fixe et ne saurait dépasser le coût réglementé. C'est notamment le cas de Hakim, un boulanger de Bouira, qui livre à trois cantines scolaires et qui affirme: «Je dois livrer près de 2800 baguettes par jour à mes clients, qui a leur tour ont une comptabilité à respecter. Je ne les blâme pas, je blâme les autorités de ne pas prendre en considération nos difficultés. Qu'est-ce que ça coûte d'augmenter de 1,5 DA? Cela ne va pas ruiner le pays.» Au milieu de cette tourmente, certains ont trouvé une astuce. Ils proposent une multitude de pains avec diverses appellations lequel produit est vendu à des prix exorbitants. Le pain complet se chipe à 50 DA l'unité. Le pain d'orge, le pain couvert de chapelure, le pain maison sont autant de produits qui permettent à ces boulangers de combler le manque à gagner. «La qualité a un prix», nous confiera le gestionnaire d'une boulangerie qui a récemment ouvert ses portes et qui propose une vaste gamme de produit, dont le moins cher est à 50 DA. Malgré le gros investissement consenti et la variété proposée, rien ne vaut l'ancien pain pétri à la main de nos anciens boulangers du quartier.