Entre la ville et la campagne, même si les occupations sont différentes, l'esprit du citoyen est préoccupé par la triste réalité du pays que tous voudraient stable et encourageante. Le jeu du loto, les visites des devantures des magasins et les randonnées familiales sont autant de loisirs auxquels s'adonnent les citoyens de la ville des Hammadites et des différentes localités de la wilaya. Des passe-temps qui diffèrent selon qu'on soit citadin ou campagnard. En effet, à l'intérieur, le jeu du loto est le plus prisé suivi des dominos et des cartes. Dès la rupture du jeûne, les jeunes et les moins jeunes se ruent vers les cafés des villages. Réserver sa place est le principal souci du montagnard après un f'tour copieux chez soi. Ainsi donc, et malgré l'interdiction des jeux de hasard et des boissons alcoolisées décrétée par les ârchs, les cafés organisateurs de ces jeux ne désemplissent pas et deviennent les lieux de prédilection des milliers de citoyens en quête du gain facile. Le loto occupe par conséquent le hit- parade des loisirs en drainant des foules nombreuses qui s'assoient à même le sol en écoutant, dans un silence de mort, le tireur énoncer des chiffres de 0 à 99. Avec une mise généralement de 10 DA et après avoir rempli un carton, comportant 15 cases, vous devenez l'heureux gagnant d'une somme qui varie en fonction du nombre de participants au jeu (1.000 DA et plus). Cette opération est répétée plusieurs fois dans la soirée pendant tout le mois sacré. Parfois, en fin de soirée, un cadeau (parabole ou TV) est mis en jeu Une façon comme une autre d'inciter les joueurs à revenir le jour d'après. Les habitués à ce jeu laissent parfois des fortunes. Guidés par l'espoir de gagner la cagnotte, tous se retrouvent à la fin du mois perdants. Le seul gagnant reste le tenancier. La foire organisée au Souk El-Fellah d'Ihadaden connaît une forte affluence après le f'tour. En famille, les parents pensent déjà aux fournitures de l'Aïd. Les va-et-vient devant les magasins et les boutiques de la foire leur permettront, peut-être, de dénicher les bonnes affaires, les boutiques restent ouvertes jusqu'à des heures tardives et exposent les vêtements d'origines diverses à des prix variés en fonction de l'origine. L'animation culturelle est pratiquement réduite à sa plus faible expression. Hormis le TRB qui tente de répondre à l'attente générale en organisant des activités artistiques et quelques autres privés qui s'initient au show-business, l'ambiance d'autrefois, qui caractérisait la capitale de la Soummam, n'y est plus. Il faut dire que les événements qui ont secoué la région et les intempéries qui ont endeuillé la nation y sont pour beaucoup. D'autres citoyens préfèrent les randonnées en groupe d'amis ou en famille sur les hauteurs de Béjaïa ( Gouraya et Aignodes) pour contempler en toute quiétude la mer. Ces endroits sont prisés particulièrement par les jeunes qui rêvent de joindre l'autre rive de la Méditerranée. Dans les rues, la circulation automobile est des plus denses. Les trottoirs n'ont jamais été autant squattés par les vendeurs d'articles en tous genres. Béjaïa retrouve ses lumières. Les lampadaires, saccagés lors des émeutes, ont été remplacés, ce qui est réellement apprécié en ces temps d'insécurité. Les Aiguades, le Pic des singes et d'autres sites historiques attirent des milliers de citoyens qui en profitent pour contempler une ville éclairée et une mer qui altèrne agitation et calme avec pour les jeunes, ce rêve de la traverser pour tenter leur chance ailleurs sous d'autres cieux. Entre la ville et la campagne, même si les occupations sont différentes, l'esprit du citoyen est préoccupé par la triste réalité du pays que tous voudraient stable et encourageante.