Le président du Mouvement de la société pour la paix a évoqué, hier, plusieurs sujets d'actualité. «Je vous donne rendez-vous jeudi prochain pour une évaluation exhaustive du mandat du président de la République, une année après sa réélection», a d'emblée déclaré Bouguerra Soltani, hier, lors d'une conférence de presse animée au Centre international de presse. «La crise de Kabylie, les dernières augmentations des prix, le bilan du président ainsi que tous les sujets d'actualité y seront traités», a affirmé le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP). Sur un ton à peine nuancé, le conférencier a laissé entendre qu'il faut s'attendre à des révélations fracassantes quant au bilan du chef de l'Etat. Concernant le million de logements et les deux millions de postes d'emploi prévus dans le plan quinquennal du président, le leader du MSP, sans vouloir trop s'étaler, s'est montré pessimiste quant à leur réalisation. Apparemment, ce qui sépare les membres de l'Alliance présidentielle est beaucoup plus profond que ce qui les lie. Décidément Bouguerra Soltani se retrouve aisément dans le rôle du Docteur Jeckyll et Mister Hyde. En effet, entre ses soutiens publics au président et ses critiques, le pas est vite franchi. Revenant sur la présence de son parti au sein du gouvernement, Bouguerra Soltani a été catégorique: «Nous sommes dans le gouvernement, mais nous ne sommes pas le gouvernement.» Sur sa lancée, l'orateur a souligné que le Parlement n'est pas autonome et qu'il subit des pressions de la part de l'Exécutif. «Dans la pratique, le poids lourd est le pouvoir exécutif, de ce fait il faut séparer les trois pouvoirs, l'exécutif, du législatif et du juridique», a-t-il soutenu. Abordant la sempiternelle question de la levée de l'état d'urgence qui en fait constitue l'exigence des réformes politiques de l'année 2005, Bouguerra Soltani a souligné que «son maintien n'est plus d'actualité car on dit qu'un pays est sous état d'urgence cela veut dire qu'il n'est pas sécurisé», contredisant ainsi le chef de l'Etat et son ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, s'alignant sur le Conseil national économique et social qui avait souligné lors de sa 24e session que «l'état d'urgence bloque l'investissement». Abordant les réformes initiées par les pouvoirs publics, le président du MSP dira simplement que «ces réformes économiques vont engendrer un déséquilibre avec le front social». Néanmoins, le conférencier a tenu à préciser que «certes, les réformes sont imposées par les puissances étrangères, mais l'Algérie a entamé ses réformes en 1989». En attendant la conférence de jeudi prochain, gageons que le président du MSP n'aura pas entre-temps changé son fusil d'épaule. C'est là son «sport» favori.