Antonio Guterres devait faire face à un Conseil de sécurité profondément divisé, incapable de s'accorder sur une décision commune pour mettre fin aux six années de guerre civile en Syrie. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, devait dévoiler hier soir, lors de son premier discours au Conseil de sécurité, son intention de revitaliser l'ONU avec une diplomatie plus affirmée, soutenue par les grandes puissances. L'ancien Premier ministre portugais, qui a succédé le 1er janvier à Ban Ki-moon, a déjà laissé filtrer les contours de sa stratégie pour réformer l'organisation et accentuer les efforts pour mettre fin aux conflits, du carnage en Syrie au bain de sang au Soudan du Sud. Antonio Guterres devra faire face à un Conseil de sécurité profondément divisé, incapable de s'accorder sur une décision commune pour mettre fin aux six années de guerre civile en Syrie. «La plus grande défaillance de la communauté internationale aujourd'hui est son échec à empêcher les conflits et à maintenir la sécurité mondiale», a-t-il écrit dans une tribune publiée lundi dans le magazine américain Newsweek. «Là où les guerres font rage, nous avons besoin de médiation, d'arbitrage et d'une diplomatie créative soutenue par tous les pays qui ont de l'influence» a-t-il ajouté, laissant présager une implication plus directe dans les grands dossiers que son prédécesseur Ban Ki-moon, lequel laissait une grande partie du travail de médiation à ses envoyés spéciaux. Le patron de l'ONU fera sa première apparition formelle devant le Conseil de sécurité au cours d'un débat sur la prévention des conflits mené par la ministre suédoise des Affaires étrangères, Margot Wallström, dont le pays assume ce mois-ci la présidence du Conseil. Ses plans pour redynamiser l'ONU pourraient se trouver compliqués par le futur président américain Donald Trump, dont les intentions en matière de politique étrangère sont encore très floues. Les deux hommes ont eu la semaine dernière une conversation téléphonique qualifiée de «très positive» par un porte-parole de l'ONU, malgré les déclarations du président élu décrivant l'ONU comme «un club de gens qui se rencontrent et passent du bon temps». Donald Trump a également promis que «les choses changeront à l'ONU après le 20 janvier», date de sa prise de fonctions, en réaction au vote de la résolution du Conseil de sécurité demandant l'arrêt de la colonisation israélienne dans les Territoires palestiniens. Mais le discours de M. Guterres sur une nécessaire réforme des Nations unies peut aussi séduire le nouvel occupant de la Maison-Blanche. Parmi ses premières décisions, le nouveau secrétaire général a annoncé la création d'un comité pour prendre à bras-le-corps le problème des abus sexuels de Casques bleus. De quoi séduire les républicains, toujours très réticents au financement des opérations de maintien de la paix de l'ONU. Antonio Guterres se rendra la semaine prochaine à Genève (Suisse) pour appuyer les pourparlers de paix sur Chypre et rencontrer le président chinois Xi Jinping. La Chine fait déjà partie des contributeurs les plus généreux pour le maintien de la paix et son engagement auprès de l'ONU ne cesse de se renforcer.