Le prochain patron des Nations unies, Antonio Guterres, a affirmé lundi que l'ONU devait se réformer en profondeur pour faire face aux crises, dont la guerre en Syrie, juste après avoir prêté serment. L'ancien Premier ministre socialiste portugais a été formellement investi par l'Assemblée générale de l'ONU, en pleine bataille finale pour le contrôle d'Alep en Syrie, et quelque cinq semaines avant l'entrée de Donald Trump à la Maison-Blanche. Dans un discours-programme, il a d'emblée affiché sa volonté de changement, voire de rupture avec Ban Ki-moon qu'il remplacera le 1er janvier. L'ONU "a contribué à des décennies de paix relative mais les défis surpassent désormais nos capacités à réagir", a-t-il déclaré. "Il est temps pour l'ONU de reconnaître ses insuffisances et de réformer la manière dont elle fonctionne", a-t-il martelé, en recommandant des réformes dans trois domaines : maintien de la paix, aide au développement durable et gestion. "Il nous faut davantage de médiation, d'arbitrage et de diplomatie préventive", a-t-il affirmé. Il s'est dit "prêt à s'engager personnellement". Mais il a reconnu que "le Secrétaire général n'est pas le maître du monde, tout au plus une valeur ajoutée" et que ce sont les Etats membres qui mènent le jeu, en premier lieu les cinq grandes puissances membres du Conseil de sécurité. Celui-ci reste profondément divisé entre les Occidentaux et la Russie, alliée de Bachar al-Assad. Constatant que les Casques bleus peinent souvent à "maintenir une paix qui n'existe pas" – comme au Mali, en Centrafrique ou au Soudan du Sud –, M. Guterres a souhaité "une réforme globale de la stratégie et des opérations de l'ONU". R. I./Agences