Donald Trump lors de sa première conférence de presse, mercredi dernier, une semaine avant son installation à la Maison-Blanche La première conférence de presse du président élu américain, Donald Trump, a été déviée de son but par une présumée détention par la Russie de vidéos compromettantes pour le futur locataire de la Maison-Blanche. Cela a mis dans tous leurs états les services de renseignement américains qui craignent pour la future présidence américaine. Chez nous, à l'est de l'Algérie, les «sawwaga» ce sont d'abord, les professionnels du souk, ceux qui y vont pour vendre ou échanger leurs marchandises ou y avoir tout autre activité. Mais, dans un sens plus commun, les «sawwaga» ce sont aussi tous ceux qui vont au souk que ce soit pour y chercher ce dont ils ont besoin ou pour tout autre objectif. Cependant, à côté de ce terme qui renvoie à des réalités des plus sérieuses de notre quotidien, s'est développé chez nous un autre, beaucoup moins sérieux celui-là, «sawwagui», un qualificatif des plus forts pour désigner le manque de sérieux, l'absence de qualité, l'infériorité, le manque de compétence. Péjoratif à l'extrême, ce mot pointe finalement tout ce qui ne devrait pas être. Faire quelque chose à la «sawwagui» c'est la faire n'importe comment. Dire d'un produit qu'il est sawwagui c'est dire qu'il ne vaut rien, qualifier un travail de sawwagui c'est signifier qu'il est pire que celui des piètres amateurs. Pourquoi parler de ce terme aujourd'hui? Tout simplement parce que c'est ce qui m'est venu à l'esprit en écoutant la première conférence de presse du nouveau président élu américain et, sincèrement, je ne crois pas qu'il puisse exister un autre mot pour qualifier ce que le monde a eu sous les yeux pendant cette soi-disant conférence de presse. La vidéo qui fait trembler Ce 11 janvier, date de la première conférence de presse donnée par le nouveau président américain aux journalistes, devra marquer d'une pierre noire l'histoire et l'évolution de la communication de la Maison-Blanche. Elle donne aussi une idée, plus précise désormais, de ce que sera le mandat de Trump pour les Américains et pour le monde. Un mandat sawwagui sans doute, mais aussi plein d'arrogance, d'immodestie, d'indécence et d'infatuation certes, mais un mandat qui, à n'en pas douter, sera aussi plein de déviances. Finalement, tout ce qu'il faut pour faire de Trump l'ennemi arrogant du monde et le fossoyeur des restes d'une humanité déjà effritée. Lorsqu'on a de tels défauts et que, en plus, on a entre les mains la puissance des Etats-Unis, on devient vite un danger, le danger. Oui, je le dis sans hésitation aucune: Donald Trump est un danger pour le monde et pour l'humanité. Sa première conférence de presse a été noyée, comme on le sait dans cette histoire de vidéo hautement compromettante qui serait aux mains des services russes, ce qui fait trembler les services américains à la seule idée de les voir l'utiliser pour exercer des pressions quelconques sur Trump. Il faut reconnaître que si cette vidéo existe réellement, elle constitue un réel danger pour la sécurité et les intérêts des Etats-Unis avant d'être un moyen compromettant qui frapperait Trump d'incapacité à gérer son pays et décrédibiliserait tout ce qu'il pourrait faire durant son mandat. Les graves accusations des services américains Interrogé, à juste titre, par les représentants de la presse, le président fraîchement élu n'a pas dit grand-chose. On ne s'attendait pas à ce qu'il reconnaisse ces faits car cela n'est pas dans le profil du personnage. Mais on s'attendait, au moins, à ce qu'il réfute de manière sérieuse, l'accusation. Or ce ne fut pas le cas. A part essayer de décrire, à la sawwagui bien sûr, comment il croit que cette vidéo a été divulguée, il n'a cessé de traiter ceux qui l'ont fait de tous les noms. Mais l'à-côté de la chose est parfois plus important encore que la chose elle-même. En ce sens, et n'ayant rien d'autre à faire, Trump a voulu détourner l'attention de lui pour la porter sur les services de sécurité de son pays en les accusant à deux reprises de griefs impardonnables. D'abord, il leur reproche leur incapacité à protéger le pays contre les cyberattaques. Ce qui est vrai en un sens, mais un président ne doit-il pas ne jamais tenir de tels propos en public? Il y va de la crédibilité des institutions et du sentiment de sécurité de tout un peuple. Et le président doit être le dernier, vraiment le dernier, à agir de la sorte. Surtout pas lors d'une conférence de presse. Ensuite, il reprocha aux services de sécurité d'avoir fuité cette affaire de la vidéo en insistant à plusieurs reprises, à la manière des grands-mères amnésiques, sur le fait que personne n'était au courant de sa réunion avec ces services, même pas sa secrétaire, et qu'il voyait mal qui pourrait faire fuiter cette information, prenant ainsi à témoin, les journalistes et les téléspectateurs du monde entier, dans une accusation de trahison qu'il porte aux services de sécurité de son pays. Il ne fait pas de doute que de telles accusations sont annonciatrices de prochains changements importants au niveau de ces services. Mais, il ne fait pas de doute non plus, qu'en agissant ainsi, Trump ouvre devant lui des portes dangereuses qu'il ne saurait refermer. Aux Etats-Unis, comme ailleurs, les intérêts du pays sont généralement gardés non pas par les chefs qui ne sont, au fond que des passagers, mais par des hommes de l'ombre comme on dit, des méconnus, des inconnus, rompus au silence tuant de la réelle responsabilité, discrets et, surtout, véritables acteurs des rouages qui font avancer les systèmes. Ceci signifie que ce n'est pas en changeant les têtes de ces services que Trump aura échappé à ses responsabilités dans cette affaire de vidéo si elle existe bien sûr. C'est tout juste bon à repousser les choses. Impolitesse vis-à-vis d'un journaliste de CNN Tel un taureau furieux qui se met à charger quiconque se trouve dans l'arène, Donald Trump ne s'est pas contenté de s'en prendre aux services de sécurité. Il a jeté son invective sur ceux qui «auraient conçu» la fameuse vidéo et les journaux et autres médias qui en ont parlée dans leurs colonnes ou sur leurs plateaux. Il était tellement remonté contre ces derniers que lorsqu'un journaliste de CNN demanda la parole, il la lui refusa, de manière impolie, inappropriée pour un président, indélicate et surtout, insultante. Le journaliste insista, à dessein, plusieurs fois ce qui obligea Trump à lui couper la parole et se répéter à plusieurs reprises, élevant le ton un peu plus à chaque fois avant de lui dire «tu n'auras pas la parole, je ne te donne pas la parole», signifiant ainsi sa décision incroyable de refuser le droit de parole à un citoyen et à un média et donnant, par-delà, une idée de ce que sera sa manière de gouverner. Ça aussi c'est du sawwagui. C'est du Trump. Tout est clair dans ces paroles. C'est l'ensemble des caractéristiques du personnage qui se trouvent cristallisées dans ces quelques mots. Il ressort de ces mots que l'individu est têtu, qu'il est brutal, qu'il est rancunier, qu'il n'a aucun sens de la diplomatie. Tout ce qu'il faut pour être incompétent! Il en ressort aussi qu'il est du genre à tout vouloir résoudre par la force. Ce qui ne manquera pas de poser problèmes tant à ses concitoyens qu'au reste du monde.On a déjà un avant-goût avec cette gestion au tweet qui, menaçant les uns et les autres, ne manque pas d'être marquée par un hyper protectionnisme à vomir debout. Ford a dû revenir sur sa décision d'implanter une usine au Mexique parce que monsieur le président la veut chez lui. On l'a vu aussi avec Fiat Chrysler qui a décidé, elle aussi, d'investir désormais au pays de Trump afin de rapatrier, d'ici quelques années, la production de sa nouvelle Jeep et de son pick-up dans le Michigan et l'Ohio alors qu'ils sont actuellement produits au Mexique. Et même Toyota qui voulait implanter son usine pour la fabrication de Corolla au Mexique est priée de l'implanter aux Etats-Unis ou alors de faire face à des taxes douanières élevées. Diriger par la menace, voilà ce que fait Trump, voilà ce qu'il fera donc et peut-être un peu plus à l'avenir. Le problème dans ce genre de choses c'est qu'en agissant ainsi, le nouveau président des Etats-Unis oblige les constructeurs automobiles à choisir des emplacements non pas en fonction des critères connus de choix des emplacement, que tous les étudiants en management connaissent, mais en fonction de ces critères à lui. Et Dieu sait s'il en a réellement! De toute façon, d'un point de vue purement économique, il est impossible que les coûts, sortie d'usine, des véhicules aux Etats-Unis puissent être inférieurs ou même égaux à ceux qu'auraient supporté les constructeurs dans le cas d'un site mexicain. La main-d'oeuvre, le niveau de vie, les avantages fiscaux, tout cela y joue un rôle. Obliger les entreprises de cette manière est une erreur dont Trump devra certainement supporter les conséquences assez tôt durant son mandat. Mais l'homme se soucie peu de ces choses-là. Pour l'instant il veut frapper l'imaginaire des Américains, quitte à faire du n'importe quoi, du «sawwagui». Il veut beaucoup de choses pour l'Amérique, peut-être un peu trop par endroits. Mais peut-on vraiment vouloir des choses lorsqu'on n'a pas de vision car, c'est ce qu'il faut savoir, Trump n'a pas de vision, il a seulement quelques hallucinations.