Au Maroc, le ministère de l'Education tente d'éteindre une polémique qui a suivi la publication de nouveaux manuels scolaires d'éducation islamique. Mi-décembre, l'un de ces manuels du secondaire a suscité l'ire de nombreux professeurs de philosophie. L'ouvrage en question cite un texte d'un clerc musulman du XIIIe siècle, Ibn Salah Achahzouri, qui y dépeint la philosophie comme «contraire à l'islam» et comme «l'essence de la dégénérescence». Tempête et indignation chez les professeurs de la noble matière: l'Association marocaine des enseignants de philosophie (Amep) pointe du doigt le caractère «dangereux» du manuel et appelle même à son retrait. Plusieurs sit-in sont organisés. Le ministère refuse toute idée de retrait de l'ouvrage, l'un de ses responsables déplore un «procès d'intention», pointant un extrait «sorti de son contexte».L'éducation islamique est une matière dont l'enseignement donne lieu depuis des années à des passes d'armes récurrentes entre «modernistes» d'un côté, conservateurs et salafistes de l'autre.