même des produits pharmaceutiques sont contrefaits Intervenant hier sur les ondes de la radio Chaîne nationale, Lotfi Benbahmed a fait un constat inquiétant sur les herboristes qui proposent des produits contrefaits. Le charlatanisme menace sérieusement la santé publique. Les boutiques spécialisées dans les soins à base d'herbe se propagent comme des champignons ces derniers temps et concurrencent les pharmacies. Le président du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens a tiré la sonnette d'alarme. Intervenant hier sur les ondes de la radio Chaîne nationale, Lotfi Benbahmed a fait un constat inquiétant sur les herboristes qui proposent des produits contrefaits. «L'Algérie est la cible d'un réseau international venant de certains pays du Moyen-Orient qui ouvrent des chaînes d'herboristeries qui vendent des fumisteries et des compléments alimentaires», a-t-il dénoncé en précisant que ces produits contrefaits constituent un véritable danger pour la santé publique. «Certains ont fait de la prison en Jordanie et se sont installés en Algérie et activent dans ce créneau», a-t-il dénoncé en invitant les citoyens à éviter ce genre de produits. Selon lui, la phytothérapie devrait faire partie de la pharmacie, mais comme la législation donne le droit d'avoir un registre du commerce d'herboristes d'antan, cette faille réglementaire a été exploitée par ces gens-là qui ont ouvert des supermarchés en offrant des produits qui n'ont aucune tracabilité et aucun contrôle. Lotfi Benbahmed accuse certains médias d'être complices en faisant la promotion de ces produits. «Des médias font la promotion des produits des herboristes alors qu'il s'agit d'un exercice illégal», a -t-il déploré en appelant les autorités à prendre des dispositions. Le président de l'Ordre national des pharmaciens a fait savoir qu'il a fait part de ce problème aux autorités de haut niveau, mais en vain. «Nous avons agi à différents niveaux depuis des années avec le ministère du Commerce et celui de la Santé qui sont chargés de contrôler les intervenants dans ce secteur», a-t-il dit pour mettre un terme à ces pratiques illégales. Et d'ajouter: «Nous avons même mené une campagne au niveau des 48 wilayas pour dénoncer ces herboristes en invitant nos collègues à se rapprocher des DCP pour signaler les dérives, malheureusement nous n'avons pas écho à part quelques wilayas où beaucoup de boutiques ont été fermées.» Le responsable a rappelé que l'article 243 du Code pénal sanctionne la pratique illégale de la pharmacie avec des peines allant de 2 à 5 ans de prison ainsi que pour les complices. Revenant sur le scandale «Rahmat Rabbi», l'interlocuteur a estimé que le problème en question n'est qu'une partie émergée de l'iceberg. «Nous avons des centaines de cas de ' rahmet Rabbi''», a -t-il affirmé en citant les herboristes et charlatans qui vendent des produits qui n'ont aucune traçahabilité. L'invité de la rédaction a estimé qu'on ne peut pas faire de la publicité pour les médicaments dits conseil tels que le paracétamol vu que la loi actuelle ne l'autorise pas alors que les herboristes font de la publicité à des produits du genre sirops qui sont quatre fois plus chers. «L'affaire de 'Rahmet Rabbi'' était l'affaire de trop et qu'il fallait vraiment intervenir pour mettre un terme à cette anarchie», a-t-il affirmé en saluant toutefois les pharmacies qui ont refusé de le commercialiser. Le médicament est complètement encadré, on milite pour une pharmacie qui soigne, pas une pharmacie qui marchande. L'Agence nationale du médicament qui vient d'être installée va militer pour mettre en place plus de régulation. «Nous attendons des ministères du Commerce et de la Santé de faire des campagnes d'inspection pour lutter contre la prolifération du charlatanisme», a-t-il déclaré en appelant directement à leur fermeture. Le président de l'ordre national des pharmaciens a appelé également à lutter contre les médicaments du cabas qui risquent d'être contrefaits. Revenant sur le mouvement des étudiants, L'invité de la rédaction a expliqué qu'il s'agit d'une prise de conscience car ils veulent l'amélioration du système pédagogique. «Malheureusement on est très en retard en matière de formation. Les programmes de formation n'ont pas évolué depuis les années 1970», a-t-il déploré, et ce, malgré l'ouverture de plusieurs écoles de pharmacie. Interrogé sur la pénurie des médicaments, Lotfi Benbahmed a soutenu qu'il n'y a pas de forte pénurie comme c'était le cas dans le passé. «Il faut avoir une réflexion réelle du système de signature des cahiers d'approvisionnement annuels des produits essentiels s'il est efficace ou pas», a-t-il soutenu.