L'Autorité palestinienne s'est félicitée dimanche soir des conclusions de la conférence de Paris qui a renouvelé son soutien à une solution à deux Etats pour résoudre le conflit israélo-palestinien, mais Israël l'a de nouveau critiquée. Pour le numéro deux de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erakat, la conférence a «créé un élan pour le rejet de l'occupation israélienne et les activités de colonisation» dans les territoires palestiniens occupés. C'est un message à Israël «pour qu'il se conforme aux lois internationales» et «mette fin à son occupation militaire de la Palestine» afin d'ouvrir la voie à la paix et la stabilité dans la région, a-t-il ajouté. «Il est temps d'arrêter de traiter avec Israël comme un pays au-dessus de la loi et de le rendre responsable des violations systématiques des conventions internationales et des droits de notre peuple», a poursuivi le numéro deux de l'OLP, reconnue internationalement comme unique représentante des Palestiniens. Il a en outre appelé, dans un communiqué, la France «à reconnaître immédiatement l'Etat de Palestine dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme sa capitale» et demandé aux autres participants à la conférence de «reconnaître la Palestine au même titre que leur reconnaissance d'Israël». Israël est violemment opposé à toute approche multilatérale du dossier et le Premier ministre Benjamin Netanyahu a vertement critiqué par avance la conférence, jugeant qu'il s'agissait «d'une imposture palestinienne sous les auspices de la France, destinée à prendre encore plus de positions anti-israéliennes». De nouveau dimanche, Israël a critiqué la conférence de Paris. «Cette conférence internationale et les résolutions de l'ONU ne font qu'éloigner les perspectives de paix car elles encouragent les Palestiniens à refuser des discussions directes avec Israël», a déclaré le ministère des Affaires étrangères à Tel-Aviv. «Si les Etats réunis à Paris voulaient vraiment que le processus de paix avance, ils devraient faire pression sur le président (palestinien Mahmoud) Abbas pour qu'il accepte l'invitation de Netanyahu pour des négociations directes», a ajouté le ministère. La conférence de Paris n'était qu'une «tentative artificielle de personnes hors du Proche-Orient de dicter des solutions aux gens au Proche-Orient qui doivent vivre avec leurs répercussions», a-t-il poursuivi. Israël considère Jérusalem comme sa capitale indivisible, y compris Jérusalem-Est, partie palestinienne de la cité occupée par Israël depuis 1967 et annexée depuis 1980. L'ONU considère illégale l'occupation et l'annexion de Jérusalem-Est par Israël. Le processus de paix israélo-palestinien est au point mort depuis plus de deux ans.