Le siège de l'UA à Addis-Abeba Le souverain marocain doit se rendre dans la capitale éthiopienne à l'occasion de la tenue du 28ème Sommet de l'Union africaine pour défendre la demande d'adhésion du Maroc à l'UA. Si le Maroc veut adhérer à l'UA, il doit renoncer à l'occupation du Sahara occidental. C'est ce que stipule l'acte constitutif de l'instance panafricaine. Il est incontournable. Non négociable. L'Union africaine vient de le réitérer à travers l'appel qu'elle vient d'adresser au Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies. L'envoyé spécial de la présidente de la Commission de l'Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, à la conférence internationale de soutien au peuple sahraoui qui s'est tenue à Rome, a appelé le Conseil de sécurité à agir pour imposer le respect des droits de l'homme dans la région. «Le monde dans lequel nous vivons n'est pas assez juste pour forcer le Maroc à respecter ses engagements internationaux, ce qui lui permet de poursuivre ses violations à l'égard de la légalité internationale et des droits de l'homme», a déclaré Alma Tadissi lors de cette rencontre organisée le 16 janvier au siège du Parlement italien sur le thème «Peuple sahraoui: quelles perspectives?». Le Maroc, qui pense qu'il va jouer sur du velours pour revenir au sein de la famille africaine, sait à quoi s'en tenir. Le souverain marocain doit se rendre dans la capitale éthiopienne à l'occasion de la tenue du 28ème Sommet de l'Union africaine, dans moins de 10 jours, pour défendre la demande d'adhésion du Maroc à l'UA. «Le roi ira à Addis-Abeba pour défendre l'entrée du Maroc à l'Union africaine», a déclaré le 12 janvier à la presse le chef du gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane. C'est loin de constituer une simple balade ou une simple formalité. La presse marocaine jubile pourtant. «Le Maroc a déjà un pied dans l'Union africaine», titre le 360.ma. «Le Maroc deviendra très prochainement membre à part entière de l'Union africaine. Dans une dizaine de jours plus exactement, lors du prochain Sommet de l'UA à Addis-Abéba, en Ethiopie, ce retour sera naturellement acté par l'écrasante majorité de ses pairs africains», peut-on lire sur le site de ce média. L'affaire est cependant loin d'être dans le sac. Mohammed VI reviendra-t-il bredouille d'Addis-Abeba? C'est plus qu'une probabilité. L'UA ne peut aller à l'encontre de l'arrêt de la Cour de justice européenne qui dit: «Il est exclu de considérer que l'expression territoire du Royaume du Maroc...englobe le Sahara occidental et, partant, que ces accords (agricoles signés entre le Maroc et l'UE en 2012, Ndlr) sont applicables à ce territoire». Une décision de justice qui par ricochet doit avoir des conséquences sur la demande d'adhésion du Maroc à l'UA. L'ambassadeur d'Algérie à Bruxelles en est convaincu. Qu'en pense t-il? «C'est loin d'être acquis... son éventuelle adhésion sera conditionnée par son acceptation formelle des critères et des principes consignés dans l'Acte constitutif de l'UA (notamment l'acceptation et le respect des frontières héritées du colonialisme) et elle ne se fera certainement pas au détriment de la Rasd (République sahraouie, Ndlr) qui est un Etat fondateur de l'Union africaine», a estimé Amar Belani dans un entretien accordé au magazine Afrique-Asie. L'Union africaine est déterminée à ne pas lâcher le peuple sahraoui, à l'accompagner dans sa lutte pour l'indépendance. «L'UA demeure solidaire avec le peuple sahraoui et réaffirme avec force son droit à l'autodétermination», avait affirmé la présidente de la Commission de l'UA, Dlamini-Zuma. Le Sahara occidental: «C'est le dernier avant-poste de l'occupation coloniale en Afrique, qui doit être démantelé dans l'accomplissement de la vision des pères fondateurs, à lutter pour une Afrique pleinement indépendante et souveraine», avait déclaré Robert Mugabe, président du Zimbabwe et ex-président de l'Union africaine, lors de la cérémonie de célébration des 52 ans de la fondation de l'OUA. Des discours fermes qui indiquent que les portes de l'UA ne s'ouvriront au roi que s'il ordonne à ses troupes de plier bagage du Sahara occidental.