«Cet ouvrage qui relate en arrière-fond l'histoire personnelle et familiale de l'auteur, ainsi que le contexte de la société coloniale, nous permet de réaliser le chemin parcouru par notre pays», écrit Hassan Remaoun. Abdelkader Blidi dit «Si Mustapha» vient de publier ses mémoires de rescapé du Commando Ali Khodja, aux Editions Rafar. Intitulé à juste titre Dans les maquis de la liberté, récit d'un rescapé du Commando Ali Khodja, ce livre fort sensible et émouvant regroupe à la fois les Mémoires de ce maquisard et des témoignages de ceux qui l'ont connu. Il est écrit par le journaliste Mustapha Ait Mouhoub qui en est à son troisième livre sur des acteurs de la guerre de Libération nationale et préfacé par le sociologue et historien Hassan Remaoun. Ce livre, qui retrace avec brio la vie dans les maquis de la Zone I, Wilaya IV historique, à côté de Rabah Zerari dit «commandant Azzedine» et de Youssef Khatib, colonel Hassan, chef de la Wilaya IV historique, Lakhdar Bouregaâ, commandant de la Wilaya IV. Il revient également sur le contexte social en évoquant ses origines paysannes pour mettre en relief le rôle de cette catégorie sociale dans la Révolution. En effet, selon lui, la paysannerie a joué un rôle phare dans la révolution algérienne parce qu'elle a été la première à subir les effet, néfastes du colonialisme, notamment à travers les expropriations et les dépossessions massives qu'il pratiquait sur les populations paysannes. Mais pas seulement. Car ce livre est aussi une série d'observations pointues et lucides de la société algérienne de l'époque, de sa résistance systématique contre l'ordre colonial. «Au-delà de la trame événementielle avec les hommes qui l'ont portée, avec courage et abnégation, mais aussi ses moments de déchirement, virant parfois au tragique, cet ouvrage qui relate aussi en arrière-fond l'histoire personnelle et familiale de l'auteur, ainsi que le contexte de la société coloniale, nous permet de réaliser le chemin parcouru par notre pays en quelques décennies d'indépendance», écrit le sociologue et historien Hassan Remaoun dans sa préface. Si Mustapha a estimé, dans une conférence de presse qu'il a tenue à Alger lors de la sortie officielle de son livre, que «le témoignage historique permettra d'apporter les informations nécessaires à même de faire des éclairages en rapport avec des périodes données et aux historiens de consigner toute cette mine de données dans des livres». Il a également indiqué que la génération à laquelle il appartient a vécu des évènements si importants que «les générations montantes sont en droit de les connaître». Toutefois, Abdelkader Blidi se dit «convaincu que faire connaître notre glorieux passé et notre combat pour se libérer du joug colonial, passe par les établissements scolaires, notamment les lycées et les universités, en relatant tout ce qui s'est passé aux jeunes, même ce qu'on considère comme des erreurs». Pour rappel, Mustapaha Blidi, né en 1935 à Blida, a fait l'école du nationalisme auprès de Souidani Boudjemaâ et Tayeb Djoughlali. Très jeune, il a intégré les rangs de l'ALN sous le commandement de Ammar Ouamrane qui était alors chef de la wilaya IV. Pour se retrouver dans le mythique commando Ali Khodja reconstitué après la mort au combat de son commandant, Ali Khodja. «Je faisais partie de l'équipe qui reprit le flambeau autour du commandant Azzedine, lequel le marquera, à son tour, d'un sceau indélébile», écrit-il. Dans les maquis de la liberté. Récit d'un rescapé du commando Ali Khodja de Abdelkader Blidi. Editions Rafar. 192 pages. Année 2016. Prix: 700 DA.