Un conclave ordinaire de la Cicb aura lieu demain. Les garanties données par le chef du gouvernement Ahmed Ouyahia quant à la satisfaction de la plate-forme d'El Kseur sont en train de se transformer en actes concrets. C'est ainsi que le conseil de gouvernement a examiné et adopté dans la journée d'hier, deux décrets exécutifs présentés par le ministre de l'Education nationale, en vue de promouvoir l'enseignement de tamazight. Cette décision fait suite à la modification du décret exécutif no.90-49 du 06 février 1990 portant statut des travailleurs de l'éducation et dont les amendements visent, selon le communiqué de l'Exécutif, à l'intégration, à titre transitoire, des personnels du ministère de l'Education nationale justifiant d'une attestation de qualification en tamazight, dans les corps d'enseignants de l'enseignement fondamental et de l'enseignement secondaire. C'est la reconnaissance officielle de ces enseignants qui vont être définitivement intégrés à l'école algérienne. Il est préconisé également l'institution de conditions plus favorables pour le recrutement dans le corps des inspecteurs de l'éducation et de la formation pour les enseignants de tamazight ainsi que l'amélioration de la qualité de la formation des enseignants en tamazight qui seront retenus parmi les candidats titulaires du baccalauréat et suivront une formation graduée. Les dispositions apportées à ce texte sont également destinées à promouvoir la constitution du corps des inspecteurs de la langue nationale tamazight et d'assurer l'encadrement pédagogique de son enseignement. Par aileurs, Les membres de la délégation du mouvement citoyen de Béjaïa rencontreront, aujourd'hui, la population de Béjaïa au cours d'une conférence-débat qui sera animée à la Maison de la culture de la ville. Cette sortie publique, première du genre dans la région depuis le début du dialogue, s'inscrit dans le cadre de la campagne d'explication engagée par le mouvement citoyen à l'endroit des citoyens et sera une occasion pour lever le doute sur le processus du dialogue entamé depuis le mois de janvier dernier. Il s'agit de discuter avec les gens des acquis arrachés jusque-là à travers les deux protocoles d'accord sur les incidences et l'état d'avancement du dialogue de mise en oeuvre de la plate-forme d'El Kseur. L'attente existant au sein de l'opinion trouvera, à ne pas en douter, de quoi se dissiper. Les membres de la délégation tenteront d'apporter davantage de détails sur les acquis et aborderont à coup sûr le programme de développement arraché pour la région. Des détails seront aussi donnés quant aux élections partielles, qui ne peuvent avoir lieu avant la prononciation officielle de la dissolution des assemblées locales de Kabylie. Etant acquise, cette revendication attend d'être mise en application. Tout retard dans ce sens ne peut qu'ajouter au doute qui s'installe au sein de l'opinion quant au sérieux même de ces pourparlers. C'est à ce titre et à bien d'autres que les délégués décident de réinvestir le terrain. Eu égard à l'engouement suscité par la dernière rencontre interwilayas tenue à Sidi Aïch, il est fort à parier sur une présence citoyenne massive. En effet, la curiosité est telle que les conférenciers vont avoir beaucoup à faire pour répondre aux questions qui vont pleuvoir. Si l'interrogation n'est plus de mise pour les incidences, à l'exception de celle citée plus haut, il reste que beaucoup de points noirs subsistent et se doivent d'être expliqués afin de rassurer et couper pour ainsi dire l'herbe sous les pieds des détracteurs du dialogue. Le montant de l'enveloppe financière allouée à la région, les secteurs qui seront les plus touchés par cette volonté de relance économique seront les points sur lesquels vont s'articuler les questions des citoyens. On veut tout savoir. Où en est-on? Et où va-t-on? Le silence n'ayant jamais servi une cause, les délégués ont enfin compris qu'il faut parler aux gens, leur apporter tous les éléments dont ils ont besoin pour mieux comprendre le présent et aborder l'avenir proche. Intervenant à quelques jours du double anniversaire du Printemps noir et du Printemps amazigh, ce rendez-vous avec les citoyens sera une occasion de revenir sur ces dates symboles et de détailler le programme des festivités. Plus encore, ayant été des dates phares de la revendication identitaire et démocratique, la question de l'officialisation de la langue amazighe et bien d'autres revendications seront au centre des préoccupations. Armés d'une expérience de trois mois de négociations, les délégués Farès Oudjedi, Beza Benmansour, Khoudir Benouaret, Hamouche Djoudi et bien d'autres membres des archs de Béjaïa ne trouveront pas de difficulté à faire passer le message. Notons enfin qu'un conclave ordinaire de la Cicb aura lieu demain en début d'après-midi à Seddouk.