L'intersyndicale a lancé une vaste campagne de sensibilisation au sein de la masse ouvrière Elle demande, en urgence, l'intervention du président de la République pour la révision de la nouvelle loi sur la retraite. La campagne pour un million de signatures, a bel et bien commencé pour contrer la loi sur la réforme de la retraite dont les discussions sont en cours entre l'intersyndicale et le gouvernement. A quelques jours seulement de l'exécution de son plan d'action avec au programme des sit-in dans quatre wilayas du pays, l'intersyndicale a lancé une vaste campagne de sensibilisation au sein de la masse ouvrière accompagnée d'un texte à signer en forme de requête exigeant le gel des articles de la discorde contenus dans la nouvelle loi sur la retraite. En effet, l'intersyndicale à travers cette action mise sur la solidarité ouvrière pour demander en urgence l'intervention du président de la République pour mettre fin à leur calvaire, en portant une nouvelle fois, les préoccupations criantes des travailleurs au plus haut niveau de l'Etat. Dans la requête mise en ligne par l'intersyndicale, on trouve la dénonciation de l'atteinte à l'un des droits essentiels des travailleurs, la retraite anticipée, et la marginalisation des syndicats autonomes dans les discussions sur l'élaboration de cette loi qui est entrée en vigueur le 1er janvier de cette année en cours, et demande l'intervention du président de la République pour opérer des réajustements et élargir les concertations aux syndicats autonomes pour enrichir le document en question. Dans leurs discours, syndicats et gouvernement prônent le dialogue comme seule et unique solution pour la résolution des dossiers en suspens, mais sur le terrain l'un dribble à gauche, l'autre à droite sans arriver à un résultat concret mettant fin aux crispations qui caractérisent la relation entre les deux parties depuis de longs mois. Pour le gouvernement, les syndicats sont insatiables, «à chaque fois qu'on arrive à répondre à une doléance les syndicats en soulèvent une autre», et pour les syndicats, le gouvernement «menace les acquis socioprofessionnels des travailleurs, en adoptant des lois sur mesure dictées par des oligarchies» durant la précédente tripartite. En dépit de sa disponibilité affichée pour participer aux débats sur la nouvelle loi sur la retraite, l'intersyndicale maintient son mot d'ordre et appelle à la mobilisation de la classe ouvrière pour faire valoir sa plate-forme de revendications. Une manière de maintenir la pression sur le gouvernement pour qu'il réponde favorablement à leur appel, mais aussi une démonstration du poids des syndicats autonomes sur le terrain. Certes, les syndicats autonomes dans différents secteurs ont accueilli avec enthousiasme l'appel de la tutelle au dialogue, mais ils conditionnent la renonciation à leur mouvement par la satisfaction de leurs doléances. En résumé, les discussions tournent en rond. Les résultats des rounds de négociations sont sanctionnées par des communiqués, dont les uns appellent à faire prévaloir la sagesse et la mobilisation en vue de nouvelles actions de protestation pour les autres. La crise n'a pas été atténuée et le malaise des syndicats a surgi au-devant de la scène à chaque occasion qui se présente. Comme dans toutes les batailles syndicats-gouvernement le citoyen sort toujours perdant, à lui seul de payer la facture du désaccord entre les deux parties en conflit. Enfin, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale devrait soumettre son rapport, aujourd'hui, au gouvernement dans lequel il mentionne les doléances des syndicats autonomes en attendant les réponses du Premier ministre Abdelmalek Sellal.