Malgré l'intervention du président de la République et le prolongement pour une durée de deux ans des départs à la retraite sans condition d'âge, l'intersyndicale autonome l'estime en deçà des attentes. Elle promet de revenir à la charge dès janvier prochain. Le bras de fer entre le gouvernement et les syndicats autonomes de la Fonction publique sur la réforme de la retraite est loin d'être enterré. Et pour cause, les 14 syndicats réunis, hier, au siège du Cnapeste ont décidé de durcir le mouvement dès le retour des vacances scolaires. Une réunion de travail est prévue le 7 janvier «où il sera question d'arrêter le plan d'action sur le terrain». Les membres de l'intersyndicale ont, après une réunion marathonienne, tranché pour «la poursuite du mouvement de protestation, à travers des marches, des sit-in et des rassemblements». Une option qui a fait l'unanimité, nous dira Boualem Amoura, secrétaire général du Satef. Seulement, les syndicats autonomes ont jugé nécessaire de se donner le temps pour plus de réflexion, «tout en préservant l'intérêt des élèves qui se trouvent en période d'examens» dans le secteur de l'éducation. Durant les vacances scolaires qui s'étaleront du 22 décembre au 2 janvier, les syndicats feront des consultations au sein de leur base militante. «Des assemblées générales de wilayas et nationales seront organisées», indique l'intersyndicale qui «dénonce la situation de blocage suite à la fermeture des portes de dialogue et de la négociation par le gouvernement». Tout en prenant «acte» de l'intervention du chef de l'état qui a instruit l'Exécutif, le jour du vote du projet de loi relatif à la réforme de la retraite à l'APN, pour apporter un amendement oral permettant de prolonger jusqu'à 2019 la retraite sans condition d'âge, les syndicats l'estiment «en deçà des attentes des travailleurs». Sans porter atteinte aux dispositions de cette loi, et pendant une période de deux années, «il est possible d'accorder une pension de retraite avec jouissance immédiate, au travailleur justifiant 32 ans de service avec cotisation à la sécurité sociale, et ayant atteint ou dépassé l'âge minimum de 58 ans en 2017 et 59 ans en 2018», stipule pour rappel l'article ajouté et voté par la majorité parlementaire, le 30 novembre dernier. «Insuffisant», estime, donc, l'intersyndicale, qui demande au président Abdelaziz Bouteflika d'user de ses pouvoirs «pour le retrait du projet, tout en associant les syndicats autonomes dans l'élaboration de toutes les lois qui concernent le monde du travail». Ce qui signifie, enfin, un retour à la case de départ, puisque rien ne semble avoir été réglé, à présent que les syndicats affichent leur détermination à continuer le combat. Plus qu'une trêve, semble-t-il, avant la reprise de la protesta, avec plus de mobilisation, puisqu'il y a désormais l'adhésion de deux autres syndicats, ceux des imams et des postiers, à la cause. L'intersyndicale en appelle même à d'autres dans divers secteurs pour «se joindre à son mouvement».