Pas de recul, l'intersyndicale évoque une nouvelle action de grande envergure: un rassemblement national dont la date et le lieu seront fixés le 4 février prochain. Les membres de l'intersyndicale ont animé, hier, une conférence de presse à Alger durant laquelle ils sont revenus sur les résultats de leur dernière rencontre avec le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El Ghazi, mais aussi sur les actions de protestations à venir dont la date du 4 février est fixée pour arrêter le nouveau calendrier des protestation de l'intersyndicale qui annonce une action de grande envergure le mois prochain, et ce, afin de maintenir la pression sur le gouvernement. Pour l'intersyndicale, il n'est pas question de renoncer à son mouvement de contestation et elle annonce une nouvelle action de protestation, un rassemblement national, dont la date et lieu seront fixés le 4 février prochain.Il semblerait que le dialogue lancé par le gouvernement tourne au ralenti, sinon comment expliquer la décision de l'intersyndicale portant sur le maintien de son action de protestation prévue samedi prochain en promettant une mobilisation record des travailleurs pour contrer la loi sur la retraite et le projet de loi sur la réforme du Code du travail actuellement entre les mains du gouvernement. Pour l'intersyndicale, l'appel au dialogue adressé par le gouvernement aux syndicats protestataires est vide. «Nous n'avons pas senti une volonté politique de la part de ces responsables pour mener des discussions sérieuses, constructives sur des questions sensibles qui touchent directement au travailleur», a affirmé le secrétaire général du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), Lyès Merabet. Pour ce dernier, les rassemblements prévus samedi prochain dans quatre wilayas du pays ont été maintenus, à l'exception de celui de Sidi Bel Abbès qui sera organisé à Oran, et ce, en raison des dégâts occasionnés par les dernières chutes de pluie dans la région. Pour sa part, le porte-parole du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique, (Snapest) Meziane Meriane, «la balle est dans le camp du gouvernement et à lui d'assumer les conséquences des actions de protestations à venir. Nous sommes prêts pour le dialogue et la concertation». De son côté, le porte-parole du Conseil des lycées d'Algérie, Idir Achour, estime que le «dialogue est dicté par la rue». «On constate l'absence d'une volonté politique permettant de résoudre les problèmes exposés par les travailleurs. Le gouvernement continue dans la manipulation et les tentatives d'apaisement avant les échéances électorales. Nous avons reçu des invitations du ministère du Travail et de la direction générale de la Sûreté nationale, où nous avons ressenti les mauvaises intentions des différentes parties. Ces derniers n'ont qu'un seul objectif: diviser le front contestataire», a-t-il déploré. Le mot d'ordre est déjà donné, les dates sont fixées en attendant de voir si les syndicats contestataires vont réussir le pari en mettant le gouvernement devant le fait accompli. «Des gens se posaient des questions sur l'avenir et le devenir de l'intersyndicale après l'appel au dialogue lancé par le gouvernement. Nous n'avons pas fait machine arrière.» L'intersyndicale indique qu'elle n'a pas reculé devant la pression en affirmant qu'elle a seulement changé «sa stratégie revendicative, l'organisation des sit-in et des rassemblements dans les wilayas de l'intérieur, n'est pas un recul, mais une nouvelle stratégie visant à rassembler les travailleurs de tout le territoire national et de les impliquer dans le mouvement». Dans son discours, l'intersyndicale parle de «durcissement», de «radicalisation», des sit-in, «manifestations» et table sur une énorme mobilisation de la classe ouvrière, pour défendre les intérêts des travailleurs en faisant barrage à la réforme de la loi sur la retraite et le projet du Code du travail, qui continuent à susciter la grogne sociale en provoquant un mécontentement au sein des syndicats dans différents secteurs d'activités. Enfin, le gouvernement et les syndicats autonomes ont lancé une série de rencontres où chacun défend son programme alors que les deux parties affirment être en faveur du dialogue et de la concertation, mais à présent, aucune d'elles n'est à l'écoute de l'autre, ce qui aggrave encore la crise qui s'annonce très difficile à résoudre.