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"L'Algérie ne peut plus supporter une classe politique factice"
ABDELMADJID MENASRA, PRESIDENT DU FRONT DU CHANGEMENT, À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 26 - 01 - 2017

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Dans cet entretien, Menasra revient sur la fusion du FC et du MSP prévue pour mai prochain, en vue des prochaines législatives, ainsi que la nécessité de reconfigurer le paysage politique national autour d'une culture nouvelle, décomplexée, rigoureuse et responsable.
L'Expresssion: A quelques mois des élections législatives, le Front du changement a décidé de fusionner avec le Mouvement de la société pour la Paix. Pourquoi maintenant? Avez-vous peur de la nouvelle loi électorale?
Abdelmadjid Ménasra: Il est vrai que l'accord entre le MSP et le FC pour aller vers une fusion a été conclu récemment, mais nos discussions sur ce projet ont débuté il y a bien longtemps. Notre première rencontre, autour d'un pacte d'éthique, a eu lieu en mars 2013. Cela fait donc quatre ans que nous menons des négociations. Par conséquent, notre décision de fusionner en un seul parti n'est en rien une surprise. Tout ce qu'il en est, c'est que nous sommes arrivés à un accord en 2016. Pour ce qui est des élections, c'est du contraire qu'il s'agit car les deux partis ont considéré les échéances électorales qui arrivent comme étant un obstacle à la réconciliation et à la fusion. Le madjliss Echoura du MSP disait, à un moment donné, que les alliances électorales entre nos deux partis ne pouvaient se faire qu'au niveau des wilayas. A notre niveau, nous nous sommes opposés à cette démarche. De plus, la nouvelle loi électorale n'encourage pas les partis à faire des alliances. Tout au contraire, elle exige d'eux de présenter des candidats en leur nom. Le cas échéant, ils sont tenus de présenter des parrainages à chaque élection, ce qui n'est pas une mince affaire. On peut ajouter également le fait que si un parti ne présente pas des candidat en son nom à trois échéances électorales consécutives, il est dissous de fait. Par conséquent, il est faux de penser que c'est la nouvelle loi électorale qui nous a imposé cette décision de fusion. Cette fusion est un projet mûrement réfléchi des deux côtés.
Quels sont les éléments qui ont retardé la conclusion de cet accord pour une fusion depuis 2013?
Entre le MSP et le FC, il n'y a pas de divergences idéologiques car nous appartenons à la même école, celle de Mahfoud Nahnah. Il y a par contre des problèmes organiques, psychologiques et politiques qui ne peuvent se dissiper que progressivement. Ces problèmes sont liés au passif qu'il y a entre les militants des deux partis qui se sont séparés dans la douleur. Bien des plaies subsistent encore entre les militants et il était nécessaire de prendre en charge cet aspect. Ce type de plaies nécessite du temps pour se cicatriser et nous permettre de reconstruire les liens de confiance nécessaires pour asseoir une alliance solide et cohérente. Il y a eu également des problèmes liés à la manière d'opérer la fusion, sans partialité.
Certains observateurs disent que le principal point de désaccord entre vous, c'est le fait que Makri soit dans l'opposition radicale tandis que vous, vous êtes partisan d'un rapprochement avec le pouvoir. Qu'en est-il en vérité?
Ce point a été l'objet de longues discussions entre Abderrezak Makri et moi. Globalement, nous ne divergeons pas sur les analyses et les constats. C'est l'approche de l'un et de l'autre qui diffèrent un peu. La politique n'est pas une science exacte. Ce qui est valable aujourd'hui, peut ne pas l'être demain et vice versa. Mais nous avons quand même pu parvenir à un accord et mettre en place une ligne politique qui synthétise parfaitement nos visions. La ligne politique du nouveau MSP s'articule autour de trois points essentiels. Premièrement, nous sommes un parti basé sur une référence: l'islam. Le deuxième point, c'est l'attachement de notre parti au dialogue avec tous les acteurs, y compris le pouvoir en place. Il est vrai que nous militons pour une transition démocratique, mais celle-ci ne peut pas se faire sans le pouvoir actuel. Le troisième point, c'est la participation au gouvernement. Cette participation est liée aux élections et ne peut nullement être décidée avant qu'on ait accès aux résultats des élections. Si un parti gagne aux élections la majorité ou un nombre de sièges appréciable, il est normal qu'il prétende constituer un gouvernement ou y participer dans le cadre d'une alliance. Par contre, si un parti ne fait pas le poids au sein de l'Assemblé populaire nationale, il n'a aucune raison de participer au gouvernement, à moins que ce ne soit un gouvernement d'union nationale, ce qui est une autre histoire. Etre dans l'opposition ou participer au pouvoir sont deux positions politiques qui se prennent en fonction de plusieurs paramètres. Nous ne sommes condamnés ni à être éternellement dans l'opposition ni à être éternellement dans le pouvoir. Quand la population nous accorde sa confiance, nous prenons part au gouvernement et quand elle ne nous accorde pas sa confiance, nous restons dans l'opposition. C'est clair, net et précis.
Le fait que le MSP soit dans une coalition politique qui regroupe des partis politiques laïcs et qui plus est revendiquent une opposition radicale au régime ne vous gêne pas?
Nous sommes nous aussi, au FC, membre de l'Instance de concertation et de suivi de l'opposition depuis sa création. Mais les membres de cette instance ne sont pas tenus d'avoir les mêmes positions sur tout, y compris sur les manières de mener la transition démocratique qui constitue sa revendication phare. Ceci est même improductif. L'Icso n'est pas un parti politique et n'est pas censée le devenir. Nous ne partageons pas, avec certains partis membres de cette instance, la thèse selon laquelle le poste de président de la République serait vacant. Nous ne partageons pas non plus les appels à la mobilisation de la rue pour le changement du système. Nous partageons les constats avec la majorité des partis de l'opposition, mais pas nécessairement la manière de mener le changement. Au FC, nous avons participé à toutes les consultations menées par le pouvoir, ce qui ne veut pas dire que nous cautionnons ce dernier. Nous militons pour le changement, mais pour un changement pacifique et par des instruments démocratiques, à savoir le dialogue et les élections. Aujourd'hui, nous partageons cette vision avec le MSP.
Est-ce que la fusion MSP-FC va se faire avant ou après les élections législatives de mai?
Au départ, on voulait aller vers la fusion avant les élections, mais, faute de temps, nous avons décidé de la reporter pour les 19 et 20 mai. Donc, juste après les élections, nous allons organiser un Congrès, que nous plaçons sous le signe de «l'entente», pour concrétiser la fusion des deux partis et nous garderons la dénomination MSP, qui est notre famille politique commune. Ceci dit, le fait que la dénomination MSP soit gardée ne veut nullement dire qu'il s'agit d'un retour de militants dans leur parti d'origine. Il s'agit bel et bien d'une fusion de deux partis qu'un congrès souverain va entériner. De ce congrès sortiront de nouvelles instances et une nouvelle direction. Les nouvelles instances seront des instances de transition investies d'un mandat d'une année avec, à leur tête, un président et un vice-président, qui alterneront, pour un mandat de six mois pour chacun, à la présidence du MSP. Après cette période de transition d'une année, un congrès ordinaire sera organisé pour élire un président et tous les militants du parti seront libres de se porter candidats à ce poste.
Beaucoup de partis de l'opposition ont émis des doutes sur la transparence des élections législatives de mai prochain. Est-ce que vous, vous donnez du crédit aux assurances de Abdelwahab Derbal?
La Haute Instance indépendante de surveillance des élections ne peut pas être une garantie de la transparence des élections. Elle en est incapable. Ce que nous avons demandé, c'est une instance indépendante d'organisation et de surveillance des élections comme cela se fait en Tunisie, en Jordanie, en Irak, etc. Or, c'est toujours l'administration qui se charge de l'organisation des élections. Un organe de surveillances des élections existe depuis 1995 et il était plus rassurant puisqu'il compte en son sein des représentants de partis politiques, ce qui n'est pas le cas de la Hiise qui est composée entièrement de magistrats et d'acteurs de la société civile nommés par le président de la République. De plus, avec 410 membres, la Hiise ne peut pas surveiller plus de 50 000 bureaux de vote. C'est humainement et techniquement impossible. En affirmant que cette instance est en mesure de garantir des élections libres et transparentes, Abdelawahab Derbal se désavoue d'avance. On ne va pas reproduire les mêmes pratiques en confiant l'organisation des élections à l'administration qui a démontré à plusieurs reprises sa partialité, et nous attendre à des résultats meilleurs. Pour que la transparence soit de mise, une volonté politique ferme est nécessaire. Les fraudes électorales sont une réalité avérée dans notre pays. Même les responsables institutionnels le reconnaissent. Il appartient à l'Etat de démontrer le contraire et c'est un défi majeur cette fois-ci parce que, compte tenu de la crise qui s'amplifie de jour en jour, l'Algérie ne peut plus supporter une classe politique factice. Le gouvernement a besoin d'élargir sa base sociale qui se rétrécit comme une peau de chagrin.
Le fait que les partis aient le droit d'accéder au fichier électoral national et aux PV de tous les bureaux de vote ne constitue-t-il pas une volonté d'assurer une surveillance effective des élections?
Cette mesure existe même dans les anciens textes qui régissent les processus électoraux. Mais jamais les partis n'ont pu accéder au fichier électoral et aux PV de tous les bureaux de vote, même pas de la moitié. Je défie quiconque pouvant démontrer le contraire. De plus, le fichier électoral est gonflé avec trois millions d'électeurs fictifs et les PV de vote sont inaccessibles aussi bien aux partis qu'aux observateurs étrangers. Nous y avons été confrontés à plusieurs reprises. Nous n'allons tout de même pas faire dans le déni des réalités et écouter les professions de foi de M.Derbal. En insistant sur ce point, les communicants officiels essaient de jeter la balle dans le camp des partis de l'opposition, comme si ce n'était pas à aux organisateurs des élections de ne pas frauder, mais aux partis de l'opposition de prouver qu'il y a eu fraude. Or, dans un pays démocratique, les partis ne surveillent pas les élections. Les partis ne peuvent pas, raisonnablement, surveiller des élections, même s'ils comptent des millions de militants et d'adhérents. On ne peut pas mettre des caméras dans tous les bureaux de vote et surveiller le moindre geste des électeurs et des organisateurs. C'est un non-sens. Pour qu'une élection soit libre et transparente, un certain nombre de critères admis universellement doivent être réunis. Ce sont ces critères qu'il faut mettre en place et c'est au respect de ces critères que doivent veiller et les organisateurs et les participants, y compris les lecteurs qui sont tenus de protéger leurs voix. Il est absurde que des partis politiques, dont le rôle est de sensibiliser l'opinion et de la mobiliser autour de leurs programmes, s'occupent à surveiller des opérations de vote.
La transparence des élections n'est pas garantie selon vous. Qu'attendez-vous donc des prochaines législatives?
Notre combat se fait contre la dictature sous toutes ses formes. Mais nous combattons aussi le dévoiement d'un des instruments de lutte contre la dictature, à savoir les élections. Par conséquent, nous participerons aux prochaines législatives pour lutter contre les fraudes électorales et contribuer, par la même occasion, à protéger cet instrument de lutte pacifique et démocratique que sont les élections. Certains partis disent que, puisqu'il y a fraude, on boycotte. Nous respectons cette position, mais nous ne la partageons pas. Nous, nous militons pour la transition démocratique, contre l'autoritarisme, contre la perversion de la démocratie à travers les fraudes et les simulacres, mais nous n'avons que la voie pacifique pour le faire. Sur le chemin du changement, trois choix se dressent devant nous: la violence, la démission ou la lutte pacifique. Nous avons choisi la lutte pacifique et nous mettons à profit toutes les possibilités qu'elle nous offre, à commencer par la participation aux élections. Nous connaissons la fraude parce que nous en avons toujours été victimes, mais nous n'avons aucun autre choix que d'en atténuer les effets progressivement jusqu'à l'éradiquer complètement. Ce n'est pas une bataille d'un jour. On finira par triompher, j'en suis certain.
Il y a deux ans environ, vous nous avez déclaré qu'il était hors de question d'aller vers une alliance avec le courant réformiste de Djaballah. Aujourd'hui, Abdallah Djaballah ne cesse d'appeler à un rassemblement de la famille islamiste. Que lui répondez-vous?
Des alliances électorales peuvent se nouer entre plusieurs partis. Ceci peut se faire avec tous les partis islamistes bien que, pour les prochaines élections, rien ne soit prévu dans ce sens. Pour le reste, je pense qu'il faut être réaliste. Et le réalisme est que les partis issus du courant de Mahfoud Nahnah s'unissent et ceux issus d'Ennahdha de Abdallah Djaballah s'unissent également. Quant à une alliance des deux écoles, il n'en est pas question. Ceux qui en parlent ne font que lancer des slogans vides de sens. Toutefois, le fait qu'une fusion de ces écoles soit exclue ne veut pas dire que nous cultivons des hostilités les uns envers les autres. Tout au contraire, nous sommes prêts à travailler avec Abdallah Djaballah et avec tous les autres partis, y compris laïcs.


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