Ils ont donné des explications sur la manière dont est mené le dialogue. Le dialogue entre le mouvement citoyen des archs et le gouvernement a constitué l'essentiel de l'activité politique de ce week-end à Béjaïa, pas moins de deux événements sont à retenir à ce propos. Les délégués du mouvement citoyen des archs avaient rendez-vous avec les citoyens de la capitale de la basse Kabylie au cours d'une conférence de presse animée à la Maison de la culture de Béjaïa dans l'après-midi de jeudi. Devant une assistance moyenne (le rendez-vous n'a été annoncé que la veille), les membres de la délégation représentant la wilaya au dialogue avec le gouvernement sont revenus en détail sur le processus du dialogue en cours. De l'invitation lancée par Ahmed Ouyahia en décembre 2004 jusqu'à l'ultime réunion tenue mercredi passé avec les représentants de l'Etat, tout est passé en revue pour rappeler que la démarche suivie jusque-là a été majoritaire pour ne pas dire consensuelle. Tour à tour, Beza Benmansour, Khoudir Benouaret, Djoudi Hammouche et Farès Oudjedi, ont donné des explications sur la manière dont est mené le dialogue. Le passage au statut de partenaire implique le respect des institutions de la République, disent-ils en substance lorsqu'ils abordent le volet des acquis. Ce dernier, qui a soulevé le gros des interrogations de l'assistance, a eu la part du lion dans les interventions puis dans les débats. Le bilan présenté par la délégation fait ressortir de nombreux acquis inestimables rendus possible par la négociation. La levée des poursuites judiciaires jusqu'à la dissolution des assemblées locales en passant par le règlement du contentieux avec la Sonelgaz et la défiscalisation des commerçants et autres opérateurs économiques de région sont autant de points soulevés et clarifiés, un par un par les intervenants qui ont fait ressortir que leur concrétisation ne peut avoir lieu que dans le respect des lois de la République, entendre par là, la modification des textes existants. Mettre en place le dispositif législatif n'est pas chose aisée et demande du temps. Si certains points n'ont eu besoin que de simples circulaires, comme les factures de la Sonelgaz et la réintégration des travailleurs licenciés, il n'en est pas de même pour la promulgation de Yennayer, jour de l'an berbère, comme fête nationale, l'officialisation de tamazight, etc. Quant au départ des élus, décision purement politique, cela relève des prérogatives du président de la République qui pourrait se prononcer le cas échéant par décret. Pour autant la dissolution des assemblées élues est dite imminente par les archs. Mourad Hamou, représentant de la Cicb à la commission de défiscalisation installée récemment par le wali de Béjaïa, a donné un aperçu sur la façon dont celle-ci sera concrétisée. A ce titre, on apprendra que tous les opérateurs économiques de la région soumis au régime forfaitaire réel et réel contrôlé, seront défiscalisés pour les trois années (2001, 2002 et 2003). A noter cette tentative de perturbation entreprise par un jeune qu'on disait d'El-Kseur, vite contrôlée par les organisateurs. Voulant intimider les intervenants, il aura eu son compte par des répliques assez convaincantes de l'assistance. Dans l'après-midi hier les délégués de la Cicb se sont retrouvés dans la ville de Seddouk pour une séance de travail et de concertation. Ce conclave se veut un moyen de cerner les problèmes économiques de la région et retenir les voies et moyens de relancer l'économie locale handicapée par trois années de crise. A ce titre, les délégations communales sont attendues avec un rapport détaillé sur la situation de leurs communes respectives et les perspectives de développement. Il a été question aussi du programme des festivités du double anniversaire du Printemps noir et du Printemps amazigh. Les 32 délégations présentes à ce conclave apportaient, à l'heure où nous mettons sous presse, les dernières retouches au programme de célébration. Le tout dans une ambiance empreinte d'espoir quant à un avenir prometteur pour la région sur le plan socio-économique et politique.