Une centaine de délégués, représentant six wilayas du centre du pays, en l'occurrence Béjaïa, Tizi Ouzou, Bouira, Sétif, Boumerdès et Alger, se sont retrouvés ce week-end au centre culturel d'El-Kseur pour débattre des voies et moyens à même de permettre à leur mouvement de se relancer après la longue phase de léthargie qu'il a connue depuis pratiquement les dernières élections présidentielles. Pour cette aile des archs opposée au dialogue, qui se déroule actuellement entre le groupe chapeauté par Bélaïd Abrika et le chef du gouvernement, la priorité est de se réaffirmer afin de ne pas laisser la tendance rivale occuper seule le terrain des initiatives et des propositions de sortie de crise. Toute la problématique de cette aile, à laquelle se posait le double défi de réunir un nombre conséquent de coordinations et celui de sortir du conclave avec des propositions concrètes et pertinentes, se résumait à trouver la meilleure manière de se redéployer. Lors des travaux de la plénière, le problème des “indus élus” et des élections partielles dont il est question ces jours-ci a constitué l'essentiel des débats sans pour autant arriver à une position consensuelle, même si la majorité des avis exprimés convergent vers l'exigence d'une révocation pure et simple de tous les élus à l'échelle nationale. Il a été toutefois décidé d'intégrer cette question dans le cadre global d'une concertation élargie aux partis politiques de la mouvance démocratique et à la société civile. La question, laissée en suspens, devrait en principe être tranchée au prochain conclave prévu à Tizi Ouzou. À propos des acquis brandis comme autant de trophées par le groupe des dialoguistes, l'aile réfractaire au dialogue, dans sa forme actuelle, estime que le pouvoir, en ouvrant généreusement son porte-monnaie, n'a jusqu'à présent satisfait que des incidences mineures. Le retour au week-end universel, lui, est mis à l'actif des accords récemment signés avec les instances internationales, notamment l'OMC et ne doit donc rien au talent des négociateurs de l'équipe d'Abrika. L'essentiel de la plate-forme d'El-Kseur, notamment sa dimension politique, n'a pas été touché et reste donc à satisfaire. Dans la déclaration finale qui a sanctionné les travaux qui se sont terminés dans la matinée de vendredi, le mouvement des archs “non-dialoguistes” lance un appel au pouvoir dont il dit attendre… “un sursaut de lucidité et de responsabilité politique en se démarquant des manœuvres maffieuses dont lesquelles il a engagé l'Etat”. Il avertit également que “faute d'un changement radical de cap, le pouvoir portera seul, devant le peuple et l'histoire, la responsabilité des dérives auxquelles ne manqueront pas de mener ces manœuvres”. Pour finir, notons enfin que l'aile conduite par, entre autres, Ali Gherbi et Zahir Benkhellat appelle à une grève générale pour le 20 avril ainsi qu'à des marches synchronisées dans les chefs-lieux de wilaya. Tout indique, donc, que pour les commémorations du 4e anniversaire des événements du Printemps noir, on assistera cette année à deux célébrations parallèles. D. A.