Le P-DG de Sonatrach a assuré que les propos d'un responsable français de GRT gaz relevaient de la spéculation. Le patron de la compagnie des hydrocarbures a désenflé la rumeur concernant une prétendue rupture d'approvisionnement de gaz algérien vers la France. Le P-DG de Sonatrach, Amine Mazouzi, a assuré jeudi à Alger que les propos d'un responsable français de GRT gaz (filiale de la société française Engie) faisant état d'une défaillance de l'Algérie dans ses livraisons de gaz relevaient de la spéculation. «C'est une polémique qui a été créée de toutes pièces et qui ne concerne ni Sonatrach ni Engie», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse organisée en marge de la signature de deux contrats d'études avec des sociétés italienne et indienne. Selon lui, les relations entre Sonatrach et son partenaire, le groupe industriel énergétique français Engie (anciennement GDF Suez) sont au beau fixe. «Nous n'avons entendu ni Sonatrach ni Engie parler de manque d'engagement, ce sont des tiers, des spéculations (...). Il y a eu une vague de froid (en Europe) qui n'était pas prévue et qui a été accompagnée d'une très forte demande (en gaz). Tout le monde est alors allé chercher du gaz et l'Algérie a été un fournisseur très fiable, et a concouru à exporter une partie de cette demande européenne», a-t-il expliqué. Qui veut donc perturber cette «relation commerciale» qui a tout l'air d'être exceptionnelle? Le coup de semonce est venu des déclarations du directeur général de GRTgaz, une filiale d'Engie. L'approvisionnement en gaz de la partie sud-est de l'Hexagone connaît une situation «assez préoccupante» ont rapporté les médias français. Pourquoi? «Ce manque de gaz vient d'un problème de production en Algérie, un des principaux fournisseurs de gaz en France», a affirmé Thierry Trouvé cité par la presse française. «Beaucoup de bateaux (transportant du gaz naturel liquéfié) ont été annulés», avait-il révélé lors d'une conférence de presse tout en indiquant que «les expéditeurs de gaz, notamment de gaz naturel liquéfié (GNL), ont amené très peu de gaz à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et ont été obligés de soutirer du gaz dans les stocks de la région, qui sont arrivés à un niveau très bas». Il n'en fallait pas plus pour y voir une défaillance de Sonatrach accusée injustement de ne pas honorer ses engagements. La réponse est venue, cinglante, résonnant comme un démenti. «L'Algérie est un fournisseur fiable en gaz (...). Nous avons honoré tous nos engagements et répondu à toutes les demandes convenues entre les deux parties, notamment durant le mois de janvier et même pendant l'arrêt technique de l'unité de liquéfaction de Skikda», a précisé le patron de la compagnie nationale des hydrocarbures qui a fait savoir que cette unité a redémarré le 26 janvier 2017. Cet arrêt routinier pour raison de maintenance «devait durer jusqu'au mois de février, mais je vous annonce que l'unité (GNL K) de Skikda vient de démarrer aujourd'hui», a-t-il indiqué. Le P-DG de Sonatrach a tenu par ailleurs à rassurer sur un éventuel déclin des réserves gazières du pays. L'Algérie «restera un producteur et un fournisseur gazier à court, moyen et long termes (...). Nos gisements sont exploités de manière très rigoureuse, d'ailleurs nous avons des taux d'extraction parmi les plus faibles au monde car nous travaillons d'abord pour la préservation des gisements avant de penser aux augmentations de nos capacités de production», a souligné Amine Mazouzi qui a précisé que les réserves de gaz doivent assurer une production de plus d'un siècle et celles du pétrole jusqu'en 2050, voire 2060.