Le succès des prochaines élections législatives constituera une garantie contre les dangers qui pèsent sur le pays La tenue d'une election est toujours un moment privilégié pour les partis de mobiliser leurs troupes, encore plus quand cette élection est décisive pour leur avenir. A trois mois des élections législatives, la classe politique s'agite dans tous les sens et les week-ends sont des moments particulièrement très chargés en activités. C'est la pré-campagne. En effet, tous les partis ont retroussé les manches et ont pris leurs bâtons de pèlerins pour mobiliser leurs troupes afin d'affronter cette élection que nombre d'observateurs présentent comme décisive pour l'avenir des formations politiques tant il est attendu qu'elle opère une reconfiguration profonde de la classe politique nationale, dans le sillage notamment de la nouvelle loi électorale. C'est d'ailleurs l'une des raisons qui auraient poussé l'ensemble des partis de l'opposition, à l'exception de Talaie El Houriyet et de Jil Jadid, à y prendre part. Ainsi, depuis l'annonce de sa participation aux législatives, le RCD ne rate aucune occasion de rassembler ses troupes et de les sensibiliser sur les grands axes de son programme. Bien qu'il soit présent tout le temps sur le terrain, sa présence dans ce contexte électoral est particulièrement plus intense et est mieux structurée en termes d'objectifs. Vendredi et hier, le RCD a organisé plusieurs rencontres de proximité avec les militants, notamment à Fouka, dans la wilaya de Tipasa, à Sétif, à Béjaïa, Tizi Ouzou et Alger afin de décliner les grandes lignes autour desquelles ils compte articuler sa campagne électorale, notamment la réforme de l'Etat, de l'économie, de la justice et de l'école, de sorte à les arrimer davantage aux principes de la liberté et de la démocratie. Le FFS également a profité de ce week-end pour appeler ses militants, notamment les élus, à une rencontre dans la wilaya de Boumerdès. En effet, lors d'une rencontre qu'il a organisée vendredi à Zemmouri, le premier secrétaire du parti, Abdelmalek Bouchafa, a indiqué que la participation aux prochaines échéances électorales permettra aux citoyens de renouer avec l'exercice de leurs droits au sein de toutes les institutions locales et nationales. Bouchafa a également appelé les citoyens à se mobiliser pour assurer la réussite de la participation du parti aux prochaines échéances électorales et lui permettre de mettre en avant un discours politique différent basé sur le dialogue et le respect. Le week-end a été chargé aussi du coté du RND. En effet, le secrétaire général du parti, Ahmed Ouyahia, a appelé vendredi, à partir de Aïn Sefra (Naâma), à la mobilisation pour aller en force aux prochaines législatives, préserver les intérêts du citoyen et assurer la cohésion de la société. «La feuille de route du RND repose sur l'action de terrain afin de donner l'occasion à tous les militants de servir l'intérêt du pays, en allant en force aux prochaines législatives», a affirmé Ouyahia lors d'un conseil de wilaya élargi du parti, regroupant les militants des communes de la wilaya de Naâma. Il a aussi indiqué que le choix des listes électorales du parti est élaboré par les commissions de wilaya, «sans interférence ou pression d'aucune partie». Le président du mouvement El Islah, Filali Ghouini, a de son côté mis en avant, vendredi à Alger, le fait que le succès des prochaines élections législatives était une garantie contre les dangers qui pèsent sur le pays et un message à tous ses détracteurs. «Le succès des prochaines élections législatives constituera non seulement une garantie contre les dangers qui pèsent sur le pays et un message fort à tous ceux qui complotent contre sa sécurité et sa stabilité, mais aussi une preuve qui battra en brèche les thèses qui lui prédisent les pires scénarios», a-t-il affirmé. Les petits partis qui se sont éclipsés depuis les dernières législatives de 2012 se sont également réveillés pour battre eux aussi les tambours et réveiller leurs quelques sympathisants en prévision du scrutin de mai. C'est le cas notamment du Parti de la liberté et de la justice de l'ex-ministre de la Communication Mohamed Saïd, qui a tenu durant ce week-end, son premier congrès. Dans son allocution, il a réaffirmé ses anciennes positions en faveur du consensus, projet qu'il partage avec Mouloud Hamrouche et le FFS, il a également appelé au respect de la volonté populaire lors des prochaines législatives, rendez-vous électoral auquel il compte bien prendre part. «Le pouvoir doit tenir ses engagements à l'occasion des élections législatives en faisant respecter la neutralité de l'administration si l'on veut que le futur Parlement ne soit pas entaché d'illégitimité», a-t-il indiqué. Même le FLN qui, habituellement, aborde les échéances électorales avec sérénité tant il se considère comme étant le parti le plus populaire du pays, se met cette-fois de la partie et commence tôt sa campagne. Jeudi, lors de l'installation de la commission de candidatures de la wilaya d'Alger, Djamel Ould Abbès a déclaré que «le FLN doit avoir 20 sièges à Alger aux prochaines législatives». Cet activisme, pour électoraliste qu'il paraisse, annonce néanmoins une compétition très rude et des débats très riches, pourvu que les vieilles recettes de diabolisation des uns par les autres ne soient pas au rendez-vous.