Ce membre du présidium exclu regrette que le "reprofilage du FFS en un parti sans mémoire" soit accentué depuis notamment la disparition de son chef charismatique, Hocine Aït Ahmed. Après l'éviction de Rachid Halet du présidium du parti, la direction du Front des forces socialistes, (FFS), se dirige-t-elle vers une purge approfondie dans les rangs des militants pour exclure notamment ceux qui seraient acquis à ce député de Tizi Ouzou ? C'est du moins ce qui se profile à travers l'ordre du jour de "réorganiser le secrétariat national" retenu pour la session extraordinaire du conseil national du parti, prévu pour vendredi prochain. M. Halet est, à ce titre, même affirmatif : "Ce sera une purge déguisée (en réorganisation)." Contacté par téléphone hier, le désormais persona non grata au FFS, juge qu'après avoir franchi le premier pas vers "la normalisation", à l'issue de la session ordinaire du conseil national tenue à huis clos le week-end dernier, les membres de l'actuelle direction comptent bel et bien "épurer" la composante du secrétariat national à l'occasion de la session extraordinaire annoncée. Y seront visés, selon lui, "tous ceux qui ont manifesté une opinion contraire" à celle de la direction qu'il qualifie de "parallèle". Cela, dit-il, quand bien même une telle attitude serait, du point de vue politique, non productive pour le parti, notamment à la veille des élections législatives et locales auxquelles le FFS a annoncé sa participation. M. Halet qui refuse de reconnaître la décision prise à son encontre par la commission de discipline de son parti, se demande comment se fait-il qu'un parti n'ait pas besoin de rassembler toutes les énergies à l'approche de pareilles échéances ? Il regrette, dans la foulée, que le "reprofilage du FFS en un parti sans mémoire" soit accentué depuis notamment la disparition de son chef charismatique, Hocine Aït Ahmed. Qui est derrière cette manœuvre ? Rachid Halet accuse une "police politique interne" du parti qui aurait dans son viseur y compris l'actuel premier secrétaire national, Abdelmalek Bouchafa, dont même le successeur aurait été préparé. Il s'agirait du secrétaire de la fédération FFS de la wilaya d'Aïn Defla. Si M. Bouchafa échappe encore à son exclusion, juge Rachid Halet, c'est parce qu'il "se couche" devant toutes les exigences de cette police politique. M. Halet qualifie les meneurs de la police politique du FFS de "chauves-souris" qui, dénonce-t-il, n'apparaissent que pour "insulter et intimider les militants sincères". En ce sens qu'il les défie désormais et se dit prêt à les affronter publiquement. "Je les mets au défi de mettre au jour toutes les affaires internes du parti et d'accepter de débattre avec moi dans une émission télévisée. Chiche !" Pour le Dr Halet qui persiste à dénoncer le "putsch" l'ayant ciblé, la stratégie de l'actuelle direction du FFS est basée uniquement sur les "promesses et les menaces". Il rappelle que son come-back, en 2006, au FFS après l'avoir quitté dix ans plus tôt, était surtout motivé par l'illusion de "ramasser" le parti autour d'un projet politique. Un projet basé sur la construction d'un consensus dont, dénonce-t-il, les membres de l'actuelle direction ne connaissent "même pas le sens". Au reproche de "refuser le principe de collégialité" qui lui est fait par cette direction, M. Halet répond que "la collégialité ne veut pas dire la pensée unique", comme le comprendraient ses pourfendeurs. Farid Abdeladim