Mustapha Chérif est ce penseur dont toute l'action est rivée à l'actualité. Il a toujours milité pour un dialogue des civilisations. «Mon coeur est devenu apte à recevoir tous les êtres», aime-t-il à dire en paraphrasant Ibn Arabi. Dans son livre L'islam, l'autre et la mondialisation, il nous livre une oeuvre qui est au coeur des préoccupations de l'heure. Lui-même islamologue, ancien ministre de l'Enseignement supérieur, professeur invité au Collège de France, contribue à éclairer les débats sur les rapports essentiels entre la religion et la politique dans le contexte de la mondialisation et de la remise en cause des fondements de l'existence et du droit à la différence. «Notre sombre époque se présente comme un monde sans horizon, marqué par la méconnaissance, l'injustice et la violence sous toutes ses formes», écrit-il. Il s'agit, dit-il, de réfléchir sur la difficulté à préserver et à renouveler l'identité sur le plan culturel, la souveraineté sur le plan politique et le droit au développement sur le plan économique. En somme, se demande-t-il, comment assurer le vivre ensemble, le progrès et la paix entre les peuples, dans la trame problématique de la mondialisation? Est-il encore possible d'allier l'unité et la pluralité, le permanent et l'évolutif, le temporel et le spirituel? Comment faire face à ces défis? Mustapha Chérif opère une lecture inédite des références fondatrices de l'islam. Il critique avec force et clarté les positions contradictoires des tenants du repli et de la dissolution, bouleverse les idées reçues et ouvre de nouvelles perspectives quant à l'avenir incertain.