Alors que l'on donnait pas cher d'elle, l'Alliance présidentielle semble évoluer en parfaite harmonie, mettant en veilleuse la plupart de ses divergences. Trois dossiers épineux à traiter en urgence dans les prochains jours attendent les partis composant l'Alliance présidentielle en l'occurrence le FLN, le RND et le MSP. Il s'agit de l'amnistie générale avec son volet des disparus qui patine encore vu les réticences, le problème de la Kabylie qui connaît un début de sortie de crise et le remaniement gouvernemental qui soudera la troïka au pouvoir et qui couronnera surtout cette entreprise qui a vu le jour pour réaliser les chantiers du chef de l'Etat, lancés en 1999. Rappelons que la genèse de l'histoire remonte au16 février 2004 quand ces trois partis aux visions et aux projets diamétralement opposés décident de se liguer et de se constituer en front de soutien à Bouteflika qui se présentait pour la deuxième fois à sa propre succession pour la magistrature suprême. Eradicateurs, islamistes et conservateurs vont être soudés par des enjeux politiques qui n'échappaient pas alors à la perspicacité des observateurs avisés. Tout se jouait autour des présidentielles avec un fort relent de reconfiguration de l'échiquier politique et militaire. Le pacte, au début, était d'essence partisane et espérait des dividendes d'un projet qui garantissait des portefeuilles ministériels et une place de choix dans le haut du pavé. A ses premiers balbutiements, le triumvirat lézardé par de profondes dissemblances et d'idées antinomiques et montrant des signes d'indécision voire d'hétérogénéité, il n'était point convaincant pour les initiés qui pensaient que cette formation hybride ne serait que conjoncturelle et qu'elle ne pourrait pas prendre son envol. Le FLN rongé par une crise aiguë et déstabilisé par des luttes intestines louvoyait pour tenir son fameux congrès rassembleur après le «crash» survenu avant le 8 avril entre contradicteurs et partisans du président qui a scindé le parti en deux clans. Ses deux associés prenaient leur mal en patience attendant que le vieux parti sorte du labyrinthe. Son retour à la légalité relevait beaucoup plus du domaine des probabilités que celui des certitudes. Les supputations allaient bon train et même les alliés commençaient à ne pas y croire et renvoyaient l'activation de l'Alliance présidentielle aux calendes grecques. Mais ne voilà-t-il pas qu'elle rebondit avec la tenue du 8e congrès du vieux parti, à sa tête Bouteflika comme président honorifique et organique. Alors que l'on donnait pas cher d'elle, l'Alliance présidentielle semble évoluer en parfaite harmonie, mettant en veilleuse la plupart de ses divergences. Le consensus est le mot clé des trois ténors de la politique qui ont fait de leur pacte une locomotive au programme du président de la République. Difficile de dire comment ni par quel miracle ces entités se sont mises d'accord sur des sujets qui les séparaient à tout point de vue et qui se dressaient en levier à la discorde, mais le fait est que présentement tout baigne dans l'huile pour le «triptyque» qui a trouvé le terrain d'entente autour du projet de celui qui est à l'origine de son existence. Et pourtant, quand leurs couacs deviennent stridents, il n'hésite pas à user de ses prérogatives et les rappeler à l'ordre en faisant toutefois attention à ne pas brimer les uns en contrariant les autres comme il l'a fait avec le code de la famille et celui de la nationalité votés par l'APN sous forme de projets d'ordonnances. Quant aux autres réformes elles sont passées comme une lettre à la poste ; citons en exemple la réforme de l'éducation qui a été au centre de polémiques frisant parfois l'incongruité. L'on aura remarqué également l'osmose au sein de l'auguste assemblée composée majoritairement de ces trois formations. Ses membres ont opté pour l'unanimisme, signe qu'ils s'astreignent aux directives de leurs chefs de file respectifs. Si ces derniers ont fait preuve de lucidité, ils ont encore du pain sur la planche car ce qui les attend est loin d'être une sinécure. Assainir la crise politique et relancer l'économie nationale tout en oeuvrant à la préservation de la paix et de la sécurité.