Aucun commerçant ne pourra vous dire avec exactitude d'où vient l'augmentation. L'augmentation des prix de la semoule n'est que la face visible d'une triche qui se nourrit depuis des années de la générosité de l'Etat au détriment des nécessiteux. Ils ont touché au sacré! Les rois de la spéculation ont augmenté de manière scandaleuse et démesurée les prix de la semoule et ce à travers plusieurs wilayas du pays. Ils ont osé toucher à un produit qui est la base de l'alimentation d'une grande partie des Algériens. Que le prix des produits secondaires comme la banane soient excessifs est compréhensible, mais quand c'est un produit de large consommation comme la semoule qui est touché, notamment à l'intérieur du pays où les boulangeries sont rares, cela devient un acte assassin. Cela semble toutefois être le forfait de trop pour que l'Association de protection et d'orientation du consommateur et son environnement (Apoce), le qualifie comme relevant d'une «mafia redoutable». La société civile a décidé de se révolter, avec notamment la campagne de dénonciation de l'Apoce. Les langues commencent à se délier pour parler des agissements de cette «mafia» qui date de bien avant cette augmentation injustifiée des prix. Ainsi, on apprend qu'on est face à une véritable organisation qui a «infiltré» les minoteries, la distribution et la vente en gros, ce qui fait sa puissance et la rend difficile à débusquer. Comme ce qu'on l'on voit dans les films hollywoodiens, elle ne laisse aucune trace derrière elle. Sur les factures ils ne laissent aucune trace, ils les établissent aux prix subventionnés en exigeant des commerçants de leur donner le reste en espèces. Aucun commerçant ne pourra vous dire avec exactitude d'où vient l'augmentation inattendue de la semoule. L'on croit savoir que ce sont les grossistes qui l'ont fait de manière unilatérale, d'autres vous diront par contre que ce sont les minoteries alors que certains pointeront du doigt les transporteurs qui ont inclus l'augmentation du carburant dans le prix final. Aucun d'eux n'a de preuves de ce qu'il affirme, il se contente de faire ce que «tout le monde fait», c'est-à -dire payer sans poser de questions. Car, sachant pertinemment que celui qui «osera» se révolter risque d'être mis en quarantaine, et son commerce mis en faillite. Elle a le monopole de la distribution auprès de certaines minoteries pour des distributeurs bien précis. Ces derniers jouent avec les prix comme bon leur semble! «Cette mafia a le bras plongé dans tout ce qui est produit alimentaire, elle contrôle tout», révèle un grossiste d'une ville de l'est du pays. Les commerçants qui ont comme lui eu le courage de briser l' «omerta» nous révèlent que l'augmentation des prix de la semoule n'est que la face visible d'une triche qui se nourrit depuis des années de la générosité de l'Etat au détriment des nécessiteux. Elle a d'autres moyens bien plus subtils pour se «sucrer» à partir des subventions de l'Etat. «Certaines minoteries qui font en sorte, lors de la transformation du blé tendre en farine, d'avoir le maximum de déchet, qui n'est autre que du son, pour le vendre plus cher. Le son de blé coûte nettement plus cher que la farine ou le blé lui-même: 2350 DA/quintal alors que le blé est à 1280 DA/quintal», révèle Mustapha Zebdi le président de l'Apoce, qui a été informé par des commerçants et d'anciens employés de ces minoteries. D'autres par contre choisissent de détourner l'orge acheté à l'Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic) à des prix subventionnés pour le revendre trois fois son prix aux producteurs de bière. Ce sont là quelques ficelles d'une organisation des plus opaques qui se sert du 1,8 milliard de dollars comme subvention des céréales versée par l'Etat...