C'est une nouvelle forme de terrorisme à laquelle les services de sécurité font face. Les hommes en tenue verte ont sévi en procédant à l'arrestation de 6 individus membres d'un réseau sectaire composé de 9 personnes. Les nouvelles technologies et les techniques d'information ne sont souvent pas utilisées à bon escient. Elles sont exploitées dans l'apologie des crimes perpétrés au nom de la religion dans le cadre des prêches sectaires. C'est une nouvelle forme de terrorisme à laquelle les services de sécurité font face. Al Ahmadiyya, cette secte spécialisée dans le délit général, fait son apparition dans la partie ouest du pays. C'est ce que révèlent les bilans et les conclusions du 2e Commandement régional de la Gendarmerie nationale. A Relizane, les éléments de ce corps de sécurité ont interpellé quatre personnes en flagrant délit de pratique des rites de cette nouvelle religion. Idem à Mostaganem, où cette wilaya a été repérée par des membres de cette secte pour faire l'apologie de leurs prêches et pourquoi pas encourager l'adhésion citoyenne. Là encore, les hommes en tenue verte ont sévi en procédant à l'arrestation de six individus membres d'un réseau sectaire composé de neuf personnes. Une telle opération a été menée dans les communes d'Aïn Tédlès et Achacha, deux localités rattachées administrativement à la capitale du Dahra. Un tel réseau démantelé est guidé par le chef natif de la wilaya d'Oran. Les mis en cause ont été remis entre les mains de la justice pour apologie des projets et idéaux des membres d'une telle secte. L'Algérie connaît-elle une distension proportionnelle du phénomène sectaire? Difficile de répondre à une telle question du fait de la démission totale observée par des spécialistes comme les sociologues et l'absence totale d'études sociales sur un tel phénomène. Jusque-là, seuls les éléments de la sécurité sont sur le qui-vive permanent en faisant face à l'apparition ou encore volontairement à la mise en place des groupuscules pouvant facilement se proclamer en tant que minorités religieuses. L'Ahmadisme est un mouvement insoumis de l'islam. Il repose essentiellement sur la séduction des jeunes Algériens en leur faisant miroiter l'image d'une religion soft. Les adeptes d'une telle secte religieuse ne versent plus dans l'interdit ni dans le péché dans le cadre des devoirs et des obligations à tenir en vue de la pratique de l'Ahmadisme. Ces promoteurs basant leurs prêches sur ce qu'ils qualifient de «renouveau» prôné par le premier dissident, Mirza Ghulam Ahmad. Né en en 1835, dans le Penjab en Inde, ce prêcheur est allé jusqu'à se placer en tant que second messager de Dieu. Dieu l'aurait «mandaté» sur Terre pour asseoir la paix, la justice et la réparation. L'Algérie, par le biais du ministère des Affaires religieuses, est plus que consciente de la dangerosité d'une telle secte. Le risque zéro n'existe donc pas. Dans une déclaration faite le mois d'octobre dernier à la Radio nationale, le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, a affirmé que «nous vivons une nouvelle époque. Nous vivons une vraie invasion sectaire». Sur sa lancée, il a ajouté que «nous vivons une dé- stabilisation qui concerne l'Algérie mais aussi la région». En tenant de tels propos, le ministre est revenu sur les «agissements» de la mouvance ahmadite «dont le chef a été arrêté». Ceci dit, «la fumée a toujours été dégagée par le...feu allumé quelque part», même si le pour moment la situation n'est pas à son summum. Le ton est à la prudence, mais également à la prise des mesures à la hauteur de l'événement. La question liée à l'invasion sectaire a récemment fait l'objet d'un débat avec les cadres du département ministériel de Mohamed Aïssa. Plus que rassurant, Mohamed Aïssa a, tout récemment, affirmé que «le radicalisme religieux fait partie du passé». Mais, a-t-il précisé: «l'Algérie est toujours en phase de prévention contre ce phénomène après ce qu'a vécu le pays durant les années noires du terrorisme». Pour parer à d'éventuelles dogmatisations, le ministre des Affaires religieuses a évoqué la création de caravanes cultuelles et culturelles dont la mission est de sillonner le pays pour «immuniser» les Algériens contre la radicalisation.