Cette commission devrait comprendre plusieurs personnalités du domaine politique, économique et social. Après avoir annoncé les quatre grands axes de son programme et dans le but de lui assurer un meilleur suivi sur le terrain, le président de la République Abdelaziz Bouteflika s'apprête, selon certaines sources, à installer une commission de suivi du programme pour lequel il a été réélu le 8 avril 2004. Cette entité, à l'instar de la coordination nationale pour l'amnistie générale, devrait avoir des représentants au niveau des 48 wilayas du pays ainsi qu'au niveau des 1526 communes. Cette commission devrait, par ailleurs, être présidée, selon les mêmes sources, par un actuel ministre du gouvernement, Ahmed Ouyahia. Devant présider aux destinées de cette commission, l'actuel ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal devra quitter, pour la circonstance, le gouvernement dans le cadre du prochain remaniement ministériel. Ce dernier, pour s'être très bien acquitté de sa tâche en tant que directeur de campagne lors de l'élection présidentielle, est le plus désigné du fait qu'il a été l'artisan du succès d'avril 2004. En outre, afin de lui donner plus d'assise et de rigueur, cette commission devrait comprendre plusieurs personnalités politiques, économiques et sociales à même d'assurer une meilleure implication de la société civile. La composante, plus cartésienne que politique et ayant épousé les idées du chef de l'Etat, de cette structure aurait été triée sur le volet tant la tâche s'avère difficile et ardue. Cette nouvelle structure aura pour objectif de mener une campagne efficace en faveur du programme présidentiel dont les composantes ont été dévoilées, pour la première fois, devant les cadres de la nation par le chef de l'Etat, à l'occasion du premier anniversaire de sa réélection. Pour rappel, plus de 4 200 milliards de dinars (55 milliards de dollars) de dépenses publiques de développement seront consacrés au nouveau programme quinquennal (2005-2009) de soutien à la croissance économique, avait annoncé le premier magistrat du pays dans son discours. Il s'agit en premier de l'amélioration des conditions de vie de la population qui doit profiter de près de la moitié de l'enveloppe financière totale, soit de plus de 1900 milliards de dinars répartis entre la construction d'un million de logements (555 mds DA), développement des établissements de l'éducation nationale (400 mds DA), le renforcement des infrastructures de santé (85 mds DA) et l'alimentation de plus d'un million de foyers en gaz et en électricité (65 mds DA). Le second volet du programme a trait au développement des infrastructures de base et porte sur 1700 mds DA dont le secteur des transports (700 mds DA), les travaux publics (600 mds DA) et l'hydraulique (400 mds DA). Dotée de 350 mds DA, la troisième partie du programme est consacrée au soutien du développement économique du pays et touchera en particulier l'agriculture et le développement rural avec un montant de 300 mds DA. La modernisation du service public qui constitue la quatrième tranche du programme bénéficie de 200 mds DA répartis entre les secteurs de la justice (34 mds DA), les services des finances (64 mds DA) et la modernisation des collectivités locales et de la Sûreté nationale avec 65 mds DA. Enfin, le programme consacre 50 mds DA au développement de nouvelles technologies de l'information et de communication. Tout ce programme fort ambitieux et réalisable nécessite effectivement un suivi rigoureux. Et c'est dans ce sens qu'il a été décidé l'installation de cette commission de suivi dont l'un des rôles est de faire face aux lenteurs administratives et bureaucratiques longtemps dénoncées par les investisseurs ainsi que de lutter contre la corruption. Ce mal qui continue de gangrener notre société.