Le Président de la République a introduit un nouveau style de gouvernance en auditionnant ses ministres pour évaluer le travail accompli. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a innové en cette fin de l'année 2006 en instituant un nouveau code de conduite politique pour le gouvernement. Un managériat qui introduit des habitudes de contrôle et d'évaluation au niveau ministériel. En auditionnant, en tête à tête, des membres du gouvernement, pour faire le bilan du travail accompli, le président de la République a montré son intention de suivre de près l'application de son programme de redressement économique. Après les visites effectuées sur le terrain en inspectant les travaux sur chantier, où il a eu l'occasion de toucher du doigt quelques facettes de la réalité économique nationale qui ne ressortent pas, parfois, dans les rapports de circonstance qui lui parviennent, le président de la République est passé à la seconde étape. Celle qui consiste à passer en revue l'ensemble des secteurs en laissant le soin à ses ministres de présenter la situation sur l'état d'avancement des projets. Les ministres de l'Agriculture, la Santé, l'Enseignement supérieur, des Transports, l'Education, l'Energie, des Finances ont reçu des directives strictes pour optimiser les potentialités que recèle le pays et rationaliser les dépenses pour une économie algérienne plus performante et assurer aux citoyens des services de meilleure qualité, grâce à l'introduction de l'outil technologique en impliquant les compétences scientifiques nationales. Le président de la République s'est dit convaincu que «le niveau de compétitivité de l'économie et des entreprises passe par l'appropriation de la technologie et de l'innovation». Une manière aussi d'alerter les responsables sur la saignée qu'enregistre le pays en matière de fuite de cerveaux et encourager «l'émergence d'une élite nationale faite d'ingénieurs, de scientifiques, de managers, d'économistes et de cadres de l'administration publique». Les capacités financières de l'Algérie boostées par l'envolée des prix du pétrole ont donné un espoir réel du décollage économique. Le remboursement de la dette extérieure, véritable obstacle à toute action de redressement économique, a libéré l'Algérie des injonctions du Fonds monétaire international et du piège du paiement du service de cette dette. Avec un niveau de réserves de change jamais atteint et qui avoisine les quatre-vingt milliards de dollars, l'Algérie s'est retrouvée en mesure de relancer ses grands projets et sortir des tiroirs ses ambitions refoulées depuis les années quatre-vingt. La concrétisation de la réconciliation nationale, qui est aujourd'hui une option irréversible, et la signature du pacte social et économique est un traitement de fond qui a visé la stabilisation sociale. Seule condition pour un réel développement durable. Le président de la République a donné des orientations pour atteindre un taux de croissance économique de 8%. Cela passe par l'assainissement du circuit bancaire, de l'administration et l'anéantissement du fléau de la corruption et du détournement des deniers publics qui a atteint des proportions alarmantes, ces dernières années. Facteurs principaux du blocage à la dynamique d'investissement que le président de la République veut enclencher. L'audition des ministres par la présidence de la République entre aussi dans le style de gouvernance de Abdelaziz Bouteflika qui prépare le remaniement ministériel annoncé depuis longtemps et attendu pour la fin de l'année en cours. Pour mener à bien sa mission, le président entend s'entourer d'une équipe à la compétence avérée et acquise à ses idées de rénovation et de réforme du paysage politique et économique de l'Algérie. Celui qui a apostrophé, un jour, les walis en leur lançant sa fameuse phrase: «Que celui qui ne veut pas travailler s'en aille!», devra, à mi-chemin de son second mandat, se charger lui-même de faire le tri pour s'assurer les atouts nécessaires à la réussite de son projet politique, et convaincre les électeurs, auprès desquels il a déjà marqué bien des points depuis sa première investiture.