Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND, a exclu hier, lors d'une conférence de presse animée à l'issue des travaux de la 5e session du conseil national de son parti, le recours à un quatrième mandat pour Bouteflika. Empruntant parfois sa casquette de Premier ministre, le n°1 du RND a répliqué à la question de savoir si le RND soutiendrait Bouteflika s'il était candidat à un quatrième mandat : «Pensez-vous qu'un quatrième mandat pour Bouteflika rendra service à l'Algérie ?» Il a précisé par la même que la question des mandats présidentiels ne constituait, pour son parti, ni un sujet ni un fonds de commerce. Concernant le changement de cap du RND à propos de la limitation des mandats présidentiels à deux, Ouyahia s'en défend : «La non-limitation des mandats présidentiels dans l'amendement constitutionnel de novembre 2008 répondait à une conjoncture particulière.» Le président Bouteflika a «un capital, un passé et des atouts personnels qui ont fait de lui un refuge dans une conjoncture particulière où l'Algérie souffrait des affres du terrorisme», a-t-il précisé, ajoutant que «le processus des réformes exigeait qu'il reste au pouvoir». Seulement, en prévision des prochaines élections législatives, le leader du RND a affiché ses craintes non pas vis-à-vis des islamistes, mais par rapport au phénomène de l'abstention. «Le gouvernement n'est pas la priorité du RND», affirme-t-il. Un gouvernement de technocrates pour garantir la transparence des élections législatives prévues en mai en Algérie ? Niet ! «Je reste à mon poste et je ne démissionnerai pas. La décision de démettre le gouvernement revient à celui qui l'a nommé», a répété M. Ouyahia, qui a également indiqué ne pas craindre «une coalition islamiste» mais un fort taux d'abstention lors du prochain scrutin. Dans ce sillage, il a demandé aux démocrates de se mobiliser pour faire barrage à la montée des islamistes. M. Ouyahia se dit convaincu qu'avec l'agrément de nouvelles formations, il y aura une reconfiguration de la carte politique en Algérie. Le RND peut contracter des alliances avec les partis qui soutiennent le programme du président de la République. Il n'a pas écarté l'élargissement de l'Alliance présidentielle à d'autres partis politiques après le retrait annoncé du MSP. «Tant que le président de la République est au pouvoir, le RND restera son allié et je pense que le FLN, pour des raisons entre autres organiques, restera également l'allié de Bouteflika, ce qui implique que l'alliance FLN-RND sera de mise», a fait remarquer Ouyahia, avant de préciser qu'auparavant, il n'était pas en faveur de l'élargissement de l'Alliance à d'autres partis, mais aujourd'hui, il se repositionne sur la question et acceptera une coalition avec les formations qui porteront haut le programme de Bouteflika. «Si le parti de Amara Benyounès souhaite rejoindre l'Alliance une fois qu'il aura obtenu l'agrément, pourquoi pas ?» s'est exclamé Ouyahia. Une confirmation de l'octroi de l'agrément à ce parti ? Evoquant ses ambitions politiques, le SG du RND a indiqué que l'Algérie se dirigeait vers «un véritable pluralisme» et que «ce qui importe le plus aujourd'hui, ce sont les prochaines législatives». «Lorsqu'on fait de la politique, on se destine à servir, on ne se sert pas. La présidence de la République est une rencontre entre un homme et un destin et lorsqu'on est dans la politique, nous restons toujours ambitieux», a noté le conférencier.